Lutte contre la drépanocytose : Du FACA de mauvaise qualité sur le marché ?

Publié le lundi 29 décembre 2014

Les faits évoqués sont suffisamment graves : du FACA de mauvaise qualité sur le marché. Les propos sont du Dr Badiori Ouattara pharmacien d'industrie à l'institut de recherche en sciences de la santé (IRSS) ; il a été pendant plusieurs années responsable de la fabrication de ce médicament contre la drépanocytose à U-PHARMA (1992 au 28 février 2014). C'est un homme visiblement déçu, mais engagé pour la cause des drépanocytaires, que nous avons reçu à notre rédaction le 26 décembre 2014. Il est venu exprimer sa douleur et en appeler à la responsabilité de chacun, avant qu'il ne soit trop tard.




Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?


Je suis Dr Ouattara Badiori, pharmacien d'industrie avec un Ph D en sciences biomédicales et pharmaceutiques, chercheur à l'institut de recherche en sciences de la santé. Concomitamment à mes activités de recherches, j'ai été pendant plusieurs années le responsable de la fabrication de médicaments génériques (aspirine, paracétamol) et de phytomédicaments comme les gélules antidrépanocytaires FACA à U-PHARMA qui est une structure de valorisation des résultats de la recherche à l'IRSS. Le 28 février 2014, une note de service signée de l'ex-DG du CNRST, le professeur Basile L. GUISSOU a mis fin à mes activités à U-PHARMA. Une note de service que je juge comme un abus de pouvoir.


Pourquoi dites-vous qu'il s'agit d'un abus de pouvoir ?


C'est un long processus qui a démarré le 11 novembre 2013. Nous sommes trois pharmaciens responsables d'actes pharmaceutiques, c'est une chaine de compétence au profit du malade. Je m'occupe de la fabrication, un autre pharmacien, Dr Traoré Sidiki, s'occupe du conditionnement, et le Dr Lompo Marius s'occupe du contrôle de qualité. Au niveau du conditionnement, j'ai constaté le 11 novembre qu'un des agents, Madame Kaboré Tènin était seule à l'intérieur en train de travailler, alors que normalement ils sont deux, avec Monsieur Diasso Moumouni. Je l'ai saluée et je suis sorti. J'ai demandé à son binôme de travail pourquoi il n'est pas à son poste de travail. Il m'a dit qu'il a fini de conditionner son lot de produit et le reste serait pour l'autre qui ne vient jamais au travail à l'heure et elle repart très tôt. La plus grande partie du travail, dans ces conditions, reposerait sur lui seul. Cet état de fait ne pouvant durer, ils auraient décidé de scinder les lots de gélules vides en deux à part égale et celui qui finit son lot n'est pas obligé d'aider l'autre. J'ai essayé de lui faire comprendre qu'il doit épauler sa collègue et qu'ensuite nous verrons comment trouver une solution durable aux absences et retards de Madame Kaboré Tènin. Il n'a pas voulu et Je crois qu'il était excédé par l'impunité dont jouit cette dame car elle venait de faire plus de deux semaines, sans venir au service et sans justificatif. Pendant tout ce temps, c'était le pauvre Diasso Moumouni seul qui travaillait.

Alors, j'ai essayé d'appeler par téléphone le premier responsable, le pharmacien Traoré Sidiki, qui s'occupe de cette cellule de conditionnement. Je ne l'ai pas eu. J'ai ensuite appelé, le 15 novembre, le coordonnateur Dr Lompo Marius qui est en même temps responsable de l'assurance qualité, coordonnateur des activités de U-PHARMA et directeur adjoint de l'IRSS pour qu'il fasse quelque chose ; j'ai précisé que dans le cas contraire, dès le 18 novembre, je serai obligé d'interrompre la production parce que ce que je vois, c'est le signe prémonitoire d'une mauvaise fabrication de médicaments. Effectivement, le 18 novembre 2013, j'ai arrêté la production. Comme j'en ai l'habitude, dès que je sens que quelque chose ne va pas, je prends mes responsabilités, j'arrête la production parce que c'est le patient qui compte d'abord pour moi.

Malheureusement cet acte que je juge responsable, n'a plu ni aux autres pharmaciens (LOMPO Marius, TRAORE Sidiki) ni au directeur de l'IRSS, le docteur OUEDRAOGO Sylvin qui est biologiste. Il y a eu des tentatives de reprendre la production auxquelles je me suis toujours opposé tant qu'on ne se réunirait pas pour trouver une solution ; la dernière de ces tentatives fut le 13 décembre 2013 et face a ma détermination, le pharmacien TRAORE Sidiki fit appel au directeur qui à son arrivée dans l'aire de production me dit : « Badiori tu n'as pas le droit d'arrêter la production ». Et il ajouta : « tu ne fais même plus partie de U-PHARMA ». Je lui ai demandé d'amener un papier officiel attestant ses dires. Une réunion entre le directeur et tout le personnel de U-PHARMA eut aussitôt lieu. La conclusion de cette réunion fut que les inquiétudes auxquelles je faisais allusion, ne peuvent aucunement affecter la qualité des gélules FACA et que le vrai danger auquel l'unité de production doit faire face est bien moi le pharmacien OUATTARA Badioré couramment appelé Badiori ; la production des gélules FACA a donc repris afin de terminer le conditionnement du lot BK13 M12/1A le 17 décembre 2013. Ce lot BK13M12/1A dont les conditions de production ont éveillées en moi des inquiétudes, fut dès le 18 décembre 2013 transféré au magasin par le pharmacien TRAORE Sidiki pour distribution dans les officines pharmaceutiques

Un nouveau lot BK 13M12/2A fut mélangé sous ma responsabilité et transféré au pharmacien TRAORE Sidiki pour conditionnement en gélules FACA de 160mg. Mais avant d'autoriser la poursuite des opérations pharmaceutiques sur ce lot, j'ai exigé entre autres :

- la présence des deux agents de conditionnement à leur poste de travail et aux heures de service

- un rendement journalier par agent de 5 000 gélules soit 50 boîtes de 100 gélules FACA qui est en fait la cadence de production habituelle ; j'avais remarqué dans le cahier de conditionnement que ce rythme avait été très affecté à la baisse avec le précédent lot (BK13M12/1A)

- des tests d'uniformité de masse sur les gélules conditionnées par chaque agent soient quotidiennement faits et surtout que tous les détails sur ces tests soient donnés à tous les pharmaciens pour une meilleure appréciation des conclusions tirées par le laboratoire de contrôle de qualité. Ce test est très important car il permet de savoir si la bonne dose de poudre médicinale est systématiquement mise dans les gélules vides.

- aucun mélange de productions journalières (les sous-lots) ne pourra se faire sans une autorisation justifiée du laboratoire de contrôle de qualité

Toutes ces procédures qui ne sont que de bon sens pour un pharmacien d'industrie, seront plus ou moins ignorées par l'équipe de conditionnement sous la responsabilité du pharmacien TRAORE Sidiki et celle du contrôle de qualité où on a deux pharmaciens (LOMPO Marius, BARA Issa) et un technicien monsieur KABORE Guy Roger. En effet le conditionnement ayant commencé depuis le 18 décembre 2013, c'est seulement le 20 décembre qu'un échantillon fut prélevé pour contrôle à partir des gélules conditionnées par un des agents ; le second prélèvement d'échantillon sur les gélules du deuxième agent de conditionnement ne sera fait que le 24 décembre. Les prélèvements et contrôles ont été faits par le pharmacien BARA Issa, nouvellement recruté à U-PHARMA. Dans deux documents cachetés et signés par le pharmacien BARA Issa, le laboratoire de contrôle de qualité attesta que les deux sous-lots de FACA testés ont une uniformité de masse conforme. Mais en fait, les résultats du test effectué sur le prélèvement du 20 décembre 2013, interprétés selon les normes en vigueur dans la pharmacopée européenne, n'étaient pas conformes ; je rappelle que pour ce test, le document officiel auquel nous nous sommes référés pour avoir l'autorisation de mise des gélules FACA sur le marché burkinabè, est bien la pharmacopée européenne. J'ai réuni toute l'équipe du contrôle de qualité le 26 décembre 2013 pour leur dire que l'échantillon de gélules FACA prélevé le 20 décembre montre que le lot d'où il vient est de mauvaise qualité. Après d'âpres discussions, ils reconnurent que j'avais raison et ainsi, après avoir dit que le lot était bon le 20 décembre, ils étaient obligés de reconnaître que le même lot n'était pas bon, le 26 décembre. Tous ces documents sont là. Alors, j'ai demandé à ce qu'on revoit les anciens résultats des contrôles précédemment faits par le laboratoire ; ces anciens tests n'avaient pas été effectués par le nouveau pharmacien BARA Issa mais bien par le pharmacien LOMPO Marius ou le technicien monsieur KABORE Guy Roger. Ils m'ont autorisé à avoir accès au registre du laboratoire où sont consignés les résultats de six tests d'uniformité de masse faits sur le lot BK13M12/1A ; c'est justement les procédures de conditionnement de ce lot qui m'avaient obligé à interrompre la production du FACA le 18 novembre 2013. Je me suis rendu compte après examen de ce registre que :

- quatre échantillons sur les six testés étaient en fait de mauvaise qualité ; malheureusement le laboratoire de contrôle de qualité à déclaré toutes les gélules testées conformes et a autorisé la mise sur le marché de l'ensemble du lot BK13M12/1A

- le disfonctionnement entre l'équipe de conditionnement du pharmacien TRAORE Sidiki et celle du contrôle de qualité du pharmacien LOMPO Marius est tel que plus de trois cent boîtes de 100 gélules FACA 160mg du même lot BK13M12/1A, conditionnée essentiellement par madame KABORE Tènin n'ont même pas été contrôlées par le laboratoire ! Ces gélules qui font parti de la quotepart de madame KABORE Tènin, ont été conditionnées précipitamment entre le 7 novembre et le 17 décembre 2013 et aussitôt remises au magasin pour distribution par le pharmacien TRAORE Sidiki ; madame KABORE Tènin venait justement de reprendre le travail après sa longue période d'absence non justifée.

La dramatique conclusion à tirer de ces faits surtout pour l'image de U-PHARMA est qu'en plus des insuffisances observées au niveau du laboratoire à interpréter ses propres résultats, la cellule de conditionnement ne respecte aucune procédure. J'ai alors exigé que :

- des sanctions soient prises à l'encontre des responsables de ces graves erreurs qui ne feront qu'augmenter le poids de la croix des drépanocytaires

- des communiqués soient faits pour rappeler les gélules FACA de mauvaise qualité ; l'erreur est humaine, seul Dieu ne se trompe pas, mais s'entêter et ne pas reconnaître son erreur, est diabolique

La hiérarchie refusa d'accéder à ces deux demandes et moi aussi, sans être ébranlé par quelque titre que ce soit, je m'opposai à toutes reprises de la production du FACA. De réunions en réunions, le pharmacien LOMPO Marius reconnut lors de la rencontre du 20 janvier 2014 que sa procédure ne suit pas les pharmacopées internationales et qu'il a un procédé ‘'maison''. Il reconnait qu'en suivant les règles internationales, le lot n'est pas bon. Je lui ai dit de nous donner plus d'informations sur la validité scientifique de son procédé « maison ». Jusqu'à ce jour il fut incapable de donner les critères d'acceptabilité ou de rejet d'un lot de FACA si son procédé « maison » est appliqué.

Mon entêtement à refuser que ce scandale soit étouffé au détriment des drépanocytaires embarrassait les plus hautes autorités de l'IRSS, du CNRST et du MRSI. Toujours de réunions en réunions nous nous retrouvâmes finalement à Ziniaré du 17 au 19 février 2014 ; la meilleure personnalité que ceux qui n'aimeraient pas voir cette histoire ébruitée ont trouvé, fut l'ex-Délégué général du CNRST, le professeur GUISSOU L. Basile. En connaissance de cause, car ce scandale serait une très grande contre publicité pour lui, ce dernier appuya ceux qui décidèrent de me chasser de U-PHARMA. Leurs trouvailles, qui n'ont rien à voir avec le présent mal fut de dire que le pharmacien OUATTARA Badioré ne s'entend avec personne, il insulte les gens,…. Ainsi Personne n'a voulu regarder les éléments de preuve que j'ai toujours présentés.


Vous dites que du FACA de mauvaise qualité a été mis sur le marché. Qu'avez-vous fait par la suite ?


Des centaines de boîtes dont certaines n'ont même pas été contrôlées du tout ont été mis sur le marché. D'autres ont été contrôlées et reconnues de mauvaise qualité. Plus de 70% du lot FACA BK13M12/1A est de mauvaise qualité et il est déjà sur le marché. Le drame, c'est qu'en décembre 2013, quand j'attirais l'attention des uns et des autres, la plupart de ces gélules étaient encore dans l'usine. Mais, ils ont décidé de continuer à vendre le produit. C'est dommage. Ainsi, quand la note de service m'est parvenue, j'ai décidé d'avertir les instances pharmaceutiques : la direction générale de la pharmacie du médicament et des laboratoires (DGPML) dirigée par le professeur SEMDE Rasmané ; j'ai informé aussi le syndicat des pharmaciens et l'ordre régional des pharmaciens du Centre. J'ai remis des courriers traduisant mes inquiétudes quant à la qualité des gélules FACA à ces trois structures. Mais, seul l'ordre régional m'a répondu ; il dit avoir accusé réception de ma plainte et qu'il va contacter la DGPML parce que c'est elle qui a donné l'autorisation de mise sur le marché. Selon le docteur ZONGO François, président de l'ordre régional des pharmaciens du Centre, une enquête devrait être mise sur pied afin d'en tirer les conclusions pour la suite à donner à cette plainte. En ce qui concerne cette éventuelle enquête, jusqu'à présent, rien n'en transparait pour me parvenir.

C'est au mois de mars 2014 que j'ai contacté les instances du ministère de la santé responsable de l'éthique pharmaceutique. En avril 2014, j'ai introduit un recours en justice au niveau du tribunal administratif contre la note de service du 28 février 2014 qui me met hors de U-PHARMA. Il faut préciser que je reste toujours un chercheur à l'IRSS, mais je ne m'occupe plus de la fabrication des médicaments car dit-on, sans autres explications, OUATTARA Badioré est un élément dangereux. En début octobre 2014, la légitimité de sauver des vies primant sur la légalité de la lenteur des instances de régulation de l'équité sociale, j'ai informé les associations de lutte contre la drépanocytose que je connais au Burkina comme en France des raisons de mon départ de U-PHARMA. Partout où j'ai conseillé aux gens le FACA, j'ai dit aux uns et autres voilà la situation actuelle et que chacun prenne ses responsabilités. Tous les actes que je pose, je fais copie aux responsables impliqués dans la gestion qualitative des gélules FACA (U-PHARMA, IRSS, CNRST, MRSI). Chacun sait exactement ce que je pose comme acte que ce soit à l'IRSS en passant par le CNRST et enfin le MRSI


Après les évènements des 30 et 31 octobre, il y a eu de nouvelles personnes à la tête de certaines structures, avez-vous cherché à les contacté ?


Après l'insurrection, il y a eu de nouvelles nominations. Je suis encore passé chez les nouveaux, notamment le DG du CNRST qui était déjà au courant puisque l'administration est une continuité, et l'actuel ministre du MRSI qui était à l'IRSS et ensuite conseiller technique au MRSI. N'empêche, je leur ai donné ma version encore pour leur demander d'agir car il n'est jamais trop tard pour bien faire ; ce n'est pas mon retour à U-PHARMA qui me préoccupe mais qu'un vrai collège scientifique examine ce que OUATTARA Badioré avance et ce que les autres aussi disent afin d'en détecter le vrai. Ainsi si OUATTARA Badioré à tort, que les sanctions les plus appropriées soient prises ; mais s'il a raison que les coupables ne soient pas encore ménagés comme d'habitude afin qu'ils continuent à ourdir d'autres intrigues à mon encontre ; depuis 2009 je suis victime de fausses accusations, toutes tombées comme neige au soleil les unes après les autres ! Je n'ai peur de rien car le Seigneur est mon Bouclier !

Ce matin (ndlr : 26 décembre 2014), avant de venir ici, je suis passé à la gendarmerie de Nongr-Massom, sise route de Fada, pour leur exposer le problème. Je leur ai dit que je suis en justice au niveau tribunal administratif pour l'abus de pouvoir. Mais, pour la défense de la nation, OUATTARA seul est petit. Que chacun prenne ses responsabilités. Je suis prêt à répondre à toutes les questions. Les éléments de preuve sont là. On ne peut pas se permettre de mettre des produits de mauvaise qualité sur le marché et se taire.

Je parcours aussi les médias. Lefaso.net s'intéresse à cette question du FACA depuis 2012 ; c'est naturellement que j'ai donc pensé à ce média pour venir parler de ma douleur et voir comment faire pour un lendemain meilleur pour tous. C'est ce combat qui m'a amené ici.


Il s'agit actuellement d'un appel aux nouvelles autorités de la transition pour qu'elles agissent pendant qu'il est encore temps ?


Quand je suis allé voir certains, ils m'ont demandé si j'étais parti voir le premier ministre. Je leur ai dit que ce n'est pas à moi d'aller voir le premier ministre. Vous ne pensez pas que j'ai suffisamment fait ? Si, par voie de presse, chacun peut voir ce qu'il peut faire, il n'y a pas à attendre, parce qu'à l'instant T, d'autres sont en train de mourir. Je me rappelle que un de nos ex-premiers ministres qui en 2010 donnait à Koudougou l'AMM des gélules FACA, a dit qu'il a connu le FACA à New York avant de savoir que c'était fabriqué au Burkina Faso ; il s'agit donc d'une fierté nationale. Il faut que chacun essaye de voir à son niveau ce qu'il peut faire non pas pour que OUATTARA Badioré revienne à U-PHARMA, mais que toujours la vérité soit dite pour l'amour du prochain. J'ai dit au ministre de la recherche scientifique et de l'innovation (MRSI) de voir le problème parce qu'on est allé trop loin pour s'arrêter. Il ne faut pas laisser les gens mourir. Si les autorités de la transition peuvent faire quelque chose, il n'est jamais trop tard.


Que doivent faire les pharmacies actuellement puisqu'il y aurait du mauvais FACA sur le marché ?


J'oserai leur demander le plus poliment possible de ne pas regarder de loin cette guerre fratricide entre pharmaciens de U-PHARMA. J'ai été recruté à l'IRSS parce que je suis pharmacien et j'ai fait des études de pharmacie pour sauver des vies ; c'est ce même parchemin qui est devant chacun de nous. Ce qui caractérise le pharmacien, c'est d'abord le médicament quelque soit son lieu de fabrication et ou de distribution, il est notre raison d'être, lui voler au secours, c'est voler à notre propre secours. Si le médicament perd son souffle de soigner c'est l'âme du pharmacien qui le quitte. Que les produits viennent d'ailleurs et probablement mal fait et que nous n'ayons pas toute la logistique pour les contrôler parce que nous sommes pauvres, je peux comprendre même si je ne l'accepte pas. Mais que nous-mêmes fabriquions mal des médicaments, de sur-croix pour un mal caractérisé de « mal des Noirs », c'est la catastrophe.


Entretien réalisé par Moussa Diallo

Lefaso.net





via leFaso.net, l'actualité au Burkina Faso http://www.lefaso.net/spip.php?article62529