Prise en charge des blessés de l'insurrection populaire à Yalgado : Le DG fait le bilan détaillé des dons
L'insurrection populaire et les blessés qui s'en sont suivis ont donné lieu à une chaine de solidarité. Le Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo a été le carrefour de cette solidarité à l'endroit des blessés. Plusieurs semaines après, le directeur général a convié la presse pour faire un bilan publique et détaillé de tout ce que son établissement a reçu. C'était ce 25 novembre dans l'enceinte du centre à Ouagadougou.
C'est un total de 63 904 000 f CFA que l'hôpital Yalgado a reçu à la date du 24 novembre 2014. En numéraire ou par chèque. Le centre a également reçu des médicaments et des consommables médicaux. Le matériel reçu est estimé à 17 001 745,75 F CFA. Tous les donateurs ont été recensés dans un document remis à la presse. Ce sont des structures publiques, des entreprises privées, des partis politiques, des organisations et associations de la société civile, des personnes anonymes, au Burkina comme à l'extérieur qui ont apporté leurs aides, en nature ou en espèce à Yalgado. 21 112 005 F CFA, c'est la somme qui été utilisée pour la prise en charge complète des blessés. Le solde à la date du 24 novembre 2014 est donc de 42 791 995 f CFA.
Concernant le nombre des blessés, le CHU-YO a reçu au total 190 blessés. 10 personnes ont perdu la vie. Des blessures de gravité variable (fractures ouvertes, fractures simples, traumatismes crâniens…). 5 sont encore sur les lits de l'hôpital parce que leur état de santé nécessite soit une intervention chirurgicale, soit une poursuite des soins. En tant que responsable d'une structure publique, Robert Sangaré a estimé qu'il était de son devoir de rendre compte de ce que son établissement a reçu. « C'est une question de responsabilité. Lorsque des fonds sont donnés à une structure publique, ça tombe dans le domaine public. A l'heure actuelle, il vaut mieux donner la vraie information à tout le monde parce que nous n'avions rien à cacher ».
Le directeur général a saisi l'occasion pour témoigner sa reconnaissance à tous ceux qui se sont impliqués d'une manière ou d'une autre à la prise en charge adéquate des blessés de l'insurrection populaire. Les donateurs, petits ou grands, le personnelle de l'hôpital, la presse, les autorités, chacun a reçu sa part de reconnaissance. Il estime que son établissement au-delà des soins accordés, vu la chaine de solidarité, a été surtout un acteur d'apaisement des cœurs, un acteur dans le processus de réconciliation. « A travers ces dons, les burkinabè ont voulu passer un message fort », a dit Robert Sangaré.
« Mille dons, mille problèmes »
Le plus grand hôpital du Burkina avait été invité par l'actuel premier ministre lors de sa visite dans ce centre, à rembourser les ordonnances et les frais d'examens que des blessés reçus ou leurs parents ont eu à supporter, pour des produits ou examens non disponibles sur place. Un mécanisme de prise en charge et de remboursement des blessés a donc été élaboré. Mais selon le directeur général, depuis que l'information sur les remboursements des frais d'ordonnances a été connue du grand public, et plusieurs jours après les évènements, des personnes non enregistrées au CHU-YO comme blessés des évènements ou non référées comme tels dans ce centre par des structures sanitaires publiques , se présentent avec des lots d'ordonnances avec ou sans reçus d'achat de médicaments pour demander à être remboursées . Robert Sangaré de ce fait, regretté le caractère douteux de certains de ces documents tandis que d'autres ne sont pas crédibles du point de vue de la démarche médicale et du fonctionnement du système sanitaire burkinabè.
Tiga Cheick Sawadogo
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