5e rentrée littéraire : Les œuvres de Nazi Boni et Joseph Ki-Zerbo au cœur des échanges

Publié le samedi 12 novembre 2016

La 5é édition de la rentrée littéraire du Faso a eu lieu ce samedi 12 novembre 2016 à Ouagadougou au centre national des archives. Elle a réuni élèves, étudiants, homme de culture autour du thème « L’écriture et l’éveil des consciences ».

Le rôle de l’écrivain dans la société a été au centre des échanges à l’occasion de cette rentrée littéraire pour montrer l’apport réel de l’intellectuel, de l’écrivain dans une bonne et meilleure gouvernance au Burkina.

Pour ce faire, les œuvres de Nazi Boni et du professeur Joseph Ki-Zerbo, considérés comme des précurseurs, ont été prises en exemple pour édifier l’assemblée sur le thème.

Dramane Konaté, président de la SGES

Dramane Konaté, président de la SAGES

« «Ce sont ces intellectuels qui ont donné la fibre patriotique à la jeunesse, ils ont inscrit leurs œuvres dans l’éveil des conscience», a expliqué Dramane Konaté, le président de la Société des Auteurs, des Gens de l’Ecriture et du savoir (SAGES).

« Le crépuscule des temps anciens » de Nazi Boni, en son sens, montre assez bien la grande insurrection qui a eu lieu à l’époque en Haute-Volta. Les Bwamu n’entendaient pas se soumettre aux blancs  usurpateurs de leurs terres.

La résistance est aussi évoquée. Il est dit dans le livre que les femmes, les amazones bwa, sont sorties en signe de protestation. Elles dénouaient leurs pagnes et demandaient à leurs hommes de prendre leur responsabilité en allant se battre.

Dramane Konaté n’inscrit pas cette œuvre dans les romances mais dans une chronique évènementielle car, dit-il, « ce sont des témoignages qui ont été recueillis auprès  des anciens, des populations depuis l’époque coloniale qu’il (Nazi Boni) a réunis sous forme de livre à partir de 1962 ».

Autre fait, l’auteur donne avec précision les dates et heures des attaques. En exemple, cite-t-il, « l’insurrection aura duré du 20 septembre 1915 au 2 janvier 1916 ».

Pour lui, cette œuvre est une mine de renseignements que les historiens pourraient utiliser mais qui n’est enseignée au secondaire et à l’université que sur les aspects esthétiques et littéraires.

Quant au professeur Joseph Ki-Zerbo, son combat a été de réécrire l’histoire africaine mais aussi de donner à la culture africaine une autre dimension. « C’est la raison pour laquelle il parle de néo-culture africaine dans la géo culturalité mondialisante », commente Dramane Konaté.

Revisiter ces œuvres est un devoir de mémoire pour la SAGES et un hommage aux auteurs. « Si aujourd’hui nous parlons de certains faits, de la bravoure, de la fierté et de l’intégrité burkinabè, il faut remonter à ces grands hommes qui ont posé les jalons de cette intégrité, mais aussi demander à la jeunesse de s’abreuver à la source du savoir », explique toujours son président.

A la suite des échanges, il est prévu une série de dédicaces d’œuvres littéraires qui portent sur la sauvegarde de l’identité culturelle burkinabè, la chefferie traditionnelle et aussi des œuvres à tendance touristique pour faire connaître la destination du Burkina Faso.

Revelyn SOME

Burkina24


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