La suspension des Ecureuils de toute compétition

Publié le mercredi 7 septembre 2016

Les « Ecureuils » du Bénin ne seront pas à la Coupe d’Afrique des Nations Gabon 2017. Ils ont été lourdement défaits dimanche 4 septembre 2016 par les Aigles du Mali déjà qualifiés pour cette grande messe du football au plan continental. La note a été très salée. 2 pour le Bénin et 5 pour le Mali. De mémoire d’amis de cuir rond, une telle humiliation remonte à très longtemps et le Mali, même avec ses grandes stars à l’image de Seydou Keïta ou de Frédéric Kanouté n’a jamais laminé le Bénin.

Ale jacta es ! Le vin est tiré. Il faut simplement le boire. Cette défaite des Ecureuils ne doit en principe surprendre personne. Le Mali a un championnat en plus de ses professionnels qui jouent dans des équipes sérieuses. Le Mali a aussi de vraies écoles de football où on apprend ce noble et contraignant métier. A l’opposé du Mali, le Bénin végète dans l’improvisation. Pas de championnat ; ne serait-ce que dans la catégorie des séniors. Il n’a pas aussi de grandes stars  du cuir rond à part Stéphane Sèssègnon actuellement libre de tout contrat. Nos joueurs expatriés font semblant d’exister dans leurs équipes respectives. Rouillés par l’âge, rares sont ceux d’entre eux qui répondent encore aux exigences du football de haut niveau. Dans ces conditions, comment voulez-vous qu’on gagne le Mali. Dieu n’est pas injuste. Plutôt que de pleurer sur le lait renversé, on ferait mieux de regarder la réalité en face.

A quelque chose, malheur est en tout cas bon. Cette élimination du Bénin ne peut pas mieux tomber. Non seulement elle permet de réaliser des économies pour l’Etat, mais aussi et surtout, elle nous permettra de marquer l’arrêt pour réfléchir à comment relancer véritablement le sport roi au Bénin.

Nous devons dépasser les discours creux et vaseux. Nous devons surpasser les procès d’intention et les accusations gratuites. Moi je plaide pour une seule chose. La suspension de la participation des Ecureuils du Bénin de toutes les compétitions de la Caf et de la Fifa pour une période de deux ans ou plus. On ne fermera pas la porte pour jeter la clé dans l’océan et croiser les bras. Non ! Ces deux ans ou plus,  ne seront pas de tout repos. Ils seront consacrés à la réorganisation des structures chargées de gérer le football béninois, des clubs jusqu’au niveau de la faîtière qu’est la Fédération béninoise de football. Toutes les compétences seront mises à contribution pour voir comment relancer un championnat digne du nom couvrant toutes les catégories d’âge. Après quoi, on pourra voir comment on peut bâtir des équipes nationales compétitives avec des critères de performance bien définis. Ceci éviterait une navigation à vue comme c’est le cas en ce moment.

Des pays ont expérimenté cette méthode. Et ils en tirent profit aujourd’hui. Il n’y a aucune honte à copier ce qui est bon. La balle est dans le camp du Président Talon et de son ministre Oswald Homeky. La Caf et la Fifa ne nous en voudront pas. Il suffit de leur expliquer le bien-fondé de cette option et elles comprendront. Elles accepteront même volontiers de nous accompagner.  En tout cas, ce n’est pas en laissant des gens comme Adjovi Bocco aller s’installer ailleurs, des gens comme Sébastien Ajavon  fermer leur centre ultramoderne de formation de jeunes footballeurs…qu’on bâtira une nation de football.

Cessons de nous lamenter sur du lait renversé ! Cassons encore qu’il est temps  les œufs pour faire de bonnes omelettes !

C’est mon cri de cœur.

Affissou Anonrin


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