Tension sociale et morosité généralisée : Talon face aux réalités du pouvoir (Il doit se méfier des maitres-chanteurs)

Publié le mercredi 24 août 2016

Seulement un peu plus de quatre mois de gestion du pouvoir mais le nouveau président de la République est déjà confronté aux réalités de la fonction présidentielle. En plus de gérer les tensions sociales et la morosité due à l’Etat des caisses publiques que lui a laissé son prédécesseur, Patrice Talon doit aussi faire avec le piège que lui tendent certains hommes politiques.

Les maîtres-chanteurs sont de retour. Patrice Talon doit le savoir et éviter les pièges qu’ils ont commencés par poser. En réalité, entre autres pièges à éviter, c’est celui de certains hommes politiques connus par l’opinion publique pour leur ruse et transhumance. Le cas de l’honorable Rachidi Gbadamassi par exemple. En fin de semaine dernière, on l’a vu à Parakou en compagnie du ministre des infrastructures et des transports, Hervé Hêhomey. On a aussi entendu la déclaration de l’honorable Gbadamassi. Une déclaration qui a surpris plus d’un et qui traduit l’engagement de l’homme aux côtés du Nouveau Départ. Certes. Un soutien de plus pour la rupture. Ce soutien est le bienvenu s’il est profitable à l’ensemble du pays. Seulement, avec le recul, les Béninois se rendent compte qu’il avait tenu les mêmes propos et affiché le même engagement, la même détermination pendant au moins huit ans avec le président Boni Yayi. Idem lors des mandats de feu Mathieu Kérékou. C’est ce qui explique les réserves de certains citoyens vis-à-vis de la déclaration de l’honorable Rachidi Gbadamassi à Parakou en fin de semaine dernière. La chance du président Patrice Talon c’est qu’il ne veut faire  qu’un mandat. Donc, il ne peut être esclave des politiciens maitres-chanteurs. Ce choix personnel et délibéré de ne pas solliciter le suffrage de ses compatriotes en 2021 doit le libérer de toute pression, fut-elle de la part des politiciens qui, la plupart du temps, ne pensent que pour leurs intérêts.

Déclaration de Gbadamassi à l’aéroport de Tourou

«Comme l’a dit Abdoulaye Issa, la voie royale pour convaincre les masses populaires, c’est le concret. Et, le président Patrice Talon est en train de mettre à exécution ce principe. Le concret. Et nous avons compris à travers votre déclaration que vous êtes en train de gérer l’improvisation, la navigation à vue, l’incompétence d’un régime en perte de popularité. Vous êtes en train de gérer l’inefficacité chronique d’un pouvoir qui ne fait pas des études avant de réaliser les travaux. C’est le B A BA en architecture. On n’a pas besoin d’être un agrégé en architecture pour savoir que pour construire une maison, il faut des normes. On ne veut pas construire l’aéroport de Parakou pour qu’il y ait des crashs. Et c’est le lieu de remercier le ministre parce que mon collègue et moi lorsqu’on a appris que le scanner est déplacé, le ministre nous a fait l’honneur de nous recevoir. Monsieur le ministre, soyez notre porte-parole auprès du gouvernement de la rupture. Nous avons d’énormes difficultés à Parakou. Nous ne sommes pas des fous, des adversaires politiques pour faire une opposition stérile au détriment de nos populations. Je ne le ferai pas. «Même si le président de la République, nous demande de nous coucher pour que Parakou ait des milliards FCFA, je le ferai».

Athanase Dèwanou


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