Musique : Des artistes formés pour réussir leur « business musical »
Une dizaine d’artistes burkinabè, sous la direction du Centre Paon’go (Résidences d’artistes), en partenariat avec l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Burkina, ont suivi une formation dont le thème général a porté sur «Réussir son business musical ». La phase finale et la restitution des travaux ont eu lieu ce mercredi 17 août 2016 à Ouagadougou.
« Réfugié »
Burkina24
Ils sont des artistes chanteurs, slameurs, rappeurs qui ont été sélectionnés sur dossier par l’ambassade des Etats-Unis pour participer à la formation du 28 juin au 11 août 2016. Ces artistes ont pour la plupart un disque déjà sur le marché.
L’objectif de cette formation est de les doter d’outils pour démarrer et réussir une carrière musicale. « Ce sont de jeunes musiciens qui démarrent leur carrière mais qui ont du talent. Ils demandent à être outillés à s’adapter au marché de la musique et se construire une vraie carrière solide, s‘outiller pour exporter notre musique », explique Alif Naaba, directeur du Centre Paon’Go.
A cet effet, 10 modules aussi bien en théorie qu’en pratique ont été enseignés aux participants par des professionnels du domaine, notamment Didier Awadi, artiste musicien sénégalais, Walib Bara, directeur du BBDA, Ousseni Ouédraogo du secrétariat de l’ABMAQ, Alif Naaba, artiste burkinabè, Issouf Saré, directeur de télévision. Internet, la copie privée, la qualité, les techniques de réchauffement de la voix, de respiration, d’occupation et de gestion de la scène et des techniques d’écriture de chansons figurent parmi les modules dispensés.
Sur ce dernier point, Alif Naaba affirme qu’«ils ont été très ravis de savoir qu’on pouvait écrire un album en un mois. Mais qu’il faut avoir les techniques nécessaires».
Les nouvelles technologies de l’information ont été largement développées afin que les artistes s’y familiarisent car elles constituent les nouveaux marchés et offrent plus d’autres opportunités.
«Cela va leur permettre de comprendre dans quel univers ils sont, dans quel monde ils sont et qu’est-ce que ce monde-là connait aujourd’hui comme mutations (…) avec l’arrivée des disques, d’internet. C’est important pour les artistes de savoir ce que c’est qu’Internet. Il y a des artistes qui mettent des photos d’eux assis dans un maquis en train de manger du poulet flambé. Quel peut-être l’impact, qu’est-ce qu’il peut avoir comme retour ? Comment contrôler son image, comment vendre ses œuvres sur Internet ?», détaille toujours Alif Naaba.
La formation est la bienvenue pour Nabalum, l’une des participants, qui s’apprête à sortir son tout premier album. «Cette formation m’a permis de comprendre beaucoup de choses. Etre un artiste c’est être un entrepreneur. C’est pouvoir avoir un projet, un plan de carrière. Il faut savoir être un leader, aller vers son objectif et se donner les moyens. J’ai appris aussi à ne pas signer tous les contrats. Il faut apprendre à lire entre les lignes », témoigne-t-elle.
Cette formation a été rendue possible grâce au soutien de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Burkina Faso. Pour son ambassadeur Mushigui Tulinabo, elle s’inscrit dans sa politique d’accompagner le développement du Burkina à travers des jeunes qui ont du talent mais aussi pour lui de rencontrer des jeunes leaders dans leur domaine et de parler des problèmes communs au Burkina Faso et au reste du monde. «Dans la musique, on a pensé qu’Alif Naaba était bien placé pour le faire », dit-il.
La chanson intitulée « Réfugié», composé par ces jeunes artistes à la fin de la formation, vient à propos et tombe à pic avec la célébration de la semaine des réfugiés dans les jours prochains. Et à l’ambassadeur de dire pour conclure que « le pays (Burkina Faso) doit être remercié pour avoir abrité de nombreux réfugiés maliens. Ce qui est intéressant, c’est qu’ils sont intégrés dans les communautés où ils sont installés. Les communautés locales et les réfugiés vivent en communautés ».
Revelyn SOME
Burkina24
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