Election des membres du bureau du Cos-Lépi : Badirou Aguèmon élu président à la majorité des voix (La minorité Fcbe dans le dilatoire)

Publié le mardi 30 août 2016

C’est fait ! La fumée blanche est apparue sur le toit du Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (Cos-Lépi). Le Président de l’institution est enfin connu.

Les membres du Cos-Lépi, structure prévue par la loi pour actualiser le fichier électoral national ont porté leur choix sur le Professeur Badirou Aguèmon, Vice-président de la Commission des lois de l’Assemblée Nationale. Il a été élu par 07 des 11 membres que compte le Cos-Lépi. Gérard Gbénonchi, membre  du Groupe parlementaire Union fait la Nation et rapporteur de la commission des finances de l’Assemblée Nationale a hérité du poste de rapporteur. Il sera chargé des questions financières, administratives et matérielles de l’institution. La Vice-présidence est laissée à la minorité parlementaire composée des députés des Forces cauris pour un Bénin émergent représentés au sein du Cos-Lépi par les honorables Idrissou Bako, Gilbert Bagana, Simplice Dossou et Cyprien Togni.

A en croire des sources proches du siège du Cos-Lépi où les élections se sont déroulées à huis-clos, ces quatre députés de la minorité parlementaire ont claqué la porte après avoir tenté vainement de faire échec au processus devant conduire à l’élection des trois membres du bureau du Cos-Lépi. Dans leur stratégie, ils ont tenté de faire chanter l’honorable Louis Vlavonou, Président du Bureau d’âge. Prévue pour 10 heures, c’est finalement autour de 16 heures que le vote a été engagé après plusieurs suspensions sollicitées par les députés Fcbe. Jusqu’à l’heure-là, ces quatre députés ne se sont pas entendus pour dégager en leur sein celui qui sera le vice-président du Cos-Lépi. Le comble est que certains d’entre eux ont tenté de négocier individuellement auprès des députés de la majorité parlementaire. Ils ont même essayé la carte de la division de cette majorité en demandant à l’honorable Vlavonou de se porter candidat contre son collègue Badirou Aguèmon. Malheureusement pour eux. Leur manœuvre a échoué. Le processus enclenché est allé à son terme avec la brillante élection du Professeur Badirou Aguèmon comme  Président du Cos-Lépi. A noter que la majorité parlementaire déjà forte de ses 05 députés a bénéficié du soutien de M. Alexandre Biaou, Directeur général de l’Insae et de son collègue du Konti Iropa du Service national en charge de l’état civil  qui sont l’œil et l’oreille du gouvernement au sein du Cos-Lépi. Cette brillante élection du Professeur Badirou Aguèmon vient une fois encore confirmer la cohésion qui existe au sein de la majorité parlementaire qui a porté Me Adrien Houngbédji au perchoir de l’Assemblée Nationale.

 Du pain sur la planche

 La tâche ne sera pas de tout repos. Le président nouvellement élu du Cos-Lépi le sait. Dans l’interview qu’il a accordée aux professionnels des médias hier 29 août 2016, il s’est engagé à accomplir avec diligence la mission assignée au Cos-Lépi avant le 31 janvier 2017, délai consacrant la cessation des travaux de l’institution, conformément aux dispositions de l’article  219 de la loi N°2016-06 du 25 novembre 2016 portant Code électoral en République du Bénin. Aux termes des dispositions de cet article, le Cos-Lépi qui est une structure administrative, indépendante dotée de la personnalité juridique et de l’autonomie administrative et de gestion a comme attributions de : définir les orientations stratégiques de l’Agence nationale de traitement (ANT) ; analyser et régler les difficultés d’application pratique pouvant résulter des dispositions légales et réglementaires relatives au fichier électoral national ; décider de toutes les questions permettant d’assurer la gestion et le fonctionnement effectif de l’Agence nationale de traitement et des Commissions communales d’actualisation en charge des opérations continues d’apurement, de correction et de mise à jour du fichier électoral national ; élaborer et valider le budget de l’ANT ; adopter le document de faisabilité technique des opérations d’apurement, de correction et de mise à jour ; recevoir les plaintes des citoyens et lancer les enquêtes s’il le juge nécessaire…Le plus dur, a dit le tout nouveau Président du Cos-Lépi est l’élaboration  du règlement intérieur de l’institution suivie des négociations avec le gouvernement  pour arrêter diligemment  les grandes lignes de son budget de fonctionnement vu que le temps qui le sépare du 31 janvier 2017 n’est plus long.

 La minorité Fcbe dans le dilatoire

 La minorité Fcbe qui a claqué la porte hier à Agblangandan, siège du Cos-Lépi finira par accepter sa défaite. En tout cas, selon certaines indiscrétions, le vent de la raison a soufflé dans le cerveau de certains membres de cette minorité. Ils ont compris, en langage terre à terre, que l’acte qu’ils ont posé  s’apparente à du faux bruit, une pure tempête dans un verre d’eau. Tout calcul fait en effet, aucun membre des quatre députés de la minorité parlementaire ne pouvait se hisser à la Présidence du Cos-Lépi. Leur premier handicap est la cohésion retrouvée au sein des cinq députés désignés par la majorité parlementaire. Leur deuxième handicap, c’est le réalisme affiché par les deux directeurs (Insae et Service national de l’état civil) qui siègent au Cos-Lépi. Pour rien au monde, ces deux Directeurs ne peuvent jamais voter pour un député Fcbe dans le contexte actuel. Ils ne peuvent que soutenir la majorité parlementaire. Tout acte contraire pourrait précipiter leur départ de leur poste. Et c’est justement ce qu’ils ont compris en laissant tranquillement leur procuration au candidat de la majorité parlementaire qui a porté le Professeur Badirou Aguèmon au perchoir du Cos-Lépi. La vérité est là. Aucun recours contre l’élection du Professeur Aguèmon à la tête du Cos-Lépi ne pourra prospérer. L’article 221 qui parle du Bureau du Cos-Lépi ne donne aucune chance aux députés Fcbe qui ont manqué d’élégance en claquant la porte. Selon les dispositions dudit article, les membres du bureau du Cos-Lépi sont élus par leurs pairs. Le Président et le vice-président de l’institution ne doivent pas provenir de la même sensibilité politique. Ce principe a été bel et bien respecté par les députés de la majorité. Plutôt que de claquer la porte, les députés Idrissou Bako, Simplice Dossou, Cyprien Togni et Gilbert Bagana feraient mieux de retrouver la voie de la sagesse en désignant quelqu’un parmi eux pour occuper la vice-présidence du Bureau du Cos-Lépi. C’est la seule alternative qui s’offre à eux car si on reprend mille fois les élections, le schéma retenu par la majorité parlementaire ne changera pas. On aura toujours Badirou Aguèmon comme Président et Gérard Gbénonchi comme rapporteur.

 Affissou Anonrin


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