Abdoulaye Bio Tchané au sujet du thème de l’édition 2016 de Journée mondiale de la population : « Investir dans les adolescentes est un gage pour le développement »
Le Bénin à l’instar des autres Nations du monde va célébrer ce jour 11 juillet 2016 la journée mondiale de la population. C’est la commune de Kétou dans le Département du Plateau qui a été retenue pour accueillir les manifestations officielles. Elles seront placées sous l’autorité de M. Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’Etat, chargé du plan et du développement. En prélude à cette célébration nous lui avons tendu notre micro pour en savoir un peu plus sur sa portée et ses retombées pour le Bénin.
Monsieur le ministre d’Etat, la communauté internationale célèbre ce lundi, la journée mondiale de la population. Que peut-on retenir de l’édition 2016 de cette journée mondiale ?
Je dirais que c’est une bonne opportunité, non seulement de célébrer un évènement qui date déjà de quelques années, mais aussi prendre le temps pour réfléchir sur un sujet particulier qui intéresse notre pays, notre population, et en particulier la jeunesse. Cette année, le thème qui a été choisi, qui est pertinent pour notre pays, c’est « Investir dans les adolescentes ». Les adolescentes, c’est toute cette population comprise entre 11 et 20 ans à peu près. Ça peut changer d’un pays à un autre, mais c’est essentiellement tous ces jeunes-là dont l’entrée en adolescence peut être caractérisée par la puberté, et la sortie caractérisée par l’entrée dans le monde adulte. Et donc, vous pouvez voir que d’un pays à un autre ça peut changer. Aujourd’hui les jeunes entrent en adolescence beaucoup plus tôt, et en particulier les jeunes filles.
Pourquoi prendre en compte spécifiquement adolescentes et pas l’adolescence en général ?
Les adolescentes, parce qu’elles sont victimes dans nos populations, d’un certain nombre de risques qui font que de façon générale nous nous intéressons à la population féminine. Les adolescentes sont sujettes par exemple aux grossesses prématurées ; les adolescentes sont plus sujettes au risque de ne pas aller à l’école que les adolescentes. Donc, il y a un certain nombre de phénomènes et de risques qui sont liés au fait qu’elles sont d’abord des adolescents, de façon générale, mais encore plus parce qu’elles sont de sexe féminin, elles sont confrontées à ces risques particuliers dont je viens de parler. Je pense que, si nous pouvons prendre cette journée pour réfléchir à tous les problèmes auxquels sont confrontés cette partie de la jeunesse, et surtout aux solutions qui peuvent être apportées à ces problèmes, on aura fait un grand pas. Vous savez combien je suis personnellement attaché à la promotion des femmes dans notre pays, mais plus particulièrement à la jeunesse féminine, parce que quand on regarde dans le groupe des adolescents qui est quand même assez nombreux, c’est 23% de notre population, on se rend bien compte que si nous pouvons faire progresser cette partie de notre population, l’ensemble de la population va avoir à en bénéficier. Si les adolescentes peuvent aller davantage à l’école, si elles peuvent être protégées contre les grossesses prématurées, si elles peuvent recevoir une éducation ou une instruction en matière de protection, alors l’ensemble de notre population va en bénéficier et toute notre population pourra voir cette jeunesse-là réaliser ses propres ambitions.
Quelles seront les retombées de toutes ces réflexions ?
Je pense que si nous arrivons à sensibiliser l’ensemble de la population, si en particulier nous arrivons à sensibiliser un peu plus les dirigeants et quand je parle des dirigeants, il ne s’agit pas seulement de dirigeants politiques, il s’agit de tous les leaders qui ont une certaine responsabilité dans la société, alors bien sûr, nous pourrons apporter progressivement des solutions aux problèmes auxquels ces jeunes femmes-là sont confrontées. Et c’est bien là l’objectif que nous poursuivons à travers la célébration de cette journée, non seulement dans notre pays, mais dans l’ensemble du monde.
En tant que parent de fille, quel message avez-vous à l’endroit de cette couche de la population?
J’ai un message qui est très simple. Je suis père d’une fille, c’est vrai et je peux vous dire que ce qui me rend très fier par rapport à ma fille, c’est de constater qu’elle ne fait pas d’être jeune femme, elle n’en fait pas un sujet de préoccupation. Elle ne se sent pas diminuée parce qu’elle est jeune fille. Elle ne se sent pas diminuée parce qu’elle est jeune femme. Et c’est ce que je souhaite à l’ensemble de ces adolescentes qui sont notre préoccupation aujourd’hui. Qu’elles puissent se réaliser et que demain elles soient de jeunes femmes complètement assumées et qui dans la société prennent toute leur part dans la communauté nationale, dans la communauté béninoise. C’est ce à quoi nous devons travailler : donner autant d’opportunités à ces jeunes femmes-là et à ces jeunes filles, qu’aux jeunes garçons de leur âge. Et au-delà, c’est l’ensemble de ce groupe social, de ces adolescents qui va en bénéficier. Et c’est pour ça que célébrer un jour comme celui-ci est très important.
Propos recueillis pour la Presse du Jour parAffissou Anonrin
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