Déploiement du GIGN au Burkina: « Nous ne nous sentons pas concernés » (Roch Kaboré)

Publié le dimanche 3 avril 2016

Au lendemain des attentats de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire, la France avait annoncé le déploiement du Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) française au Burkina. Le Président du Faso Roch Kaboré a affirmé que le Burkina n’avait pas été saisi de cette procédure.

Le Président du Faso affirme, lors d’un point de presse ce  3 avril 2016 à Bobo-Dioulasso,  qu’il a appris le déploiement  du GIGN sur le territoire burkinabè par la radio, comme tous les Burkinabè. Une situation qui n’a pas plu au palais de Kossyam.

En témoigne en tout cas le commentaire qu’en fait le Président du Faso :

« Concernant le déploiement du GIGN, nous avons eu cette information comme vous sur France Inter (…). Nous avons considéré que nous ne nous sentons pas concernés. Le minimum dans cette matière, c’est d’informer les plus hautes autorités du pays et de voir s’il y a  la possibilité ou non de le faire.

Toute information que nous apprenons par la radio n’engage que ceux qui font leurs déclarations et ne nous engagent pas, puisque de façon officielle, nous n’avons pas été saisis  sur ce déploiement.

Et nous avons d’ailleurs le même jour, dit  à l’ambassadeur de France tout notre mécontentement sur cette procédure ».

Le Chef de l’Etat burkinabè effectue sa première visite officielle à Paris en France. Un signe d’allégeance du Burkina à l’ancienne colonie ? Roch Kaboré se défend que non. Le rang de cette visite n’est dû, explique-t-il, qu’à un concours de circonstances, notamment les attentats du 15 janvier et l’ordre qu’il fallait mettre dans les dossiers urgents du pays.

Il indique du  reste que le Premier ministre français Manuel Valls, lors de sa visite au Burkina à l’issue des attentats de janvier dernier, avait adressé une invitation au Président burkinabè.

« Nous n’avons d’allégeance vis-à-vis de personne,  dit-il. Nous y allons parce que nous discutons des intérêts du Burkina Faso. Cela doit être clair. C’est vrai que nous avons des relations qui datent de la colonie avec la France, mais il est hors de question pour nous d’y aller en termes d’allégeance ».

A son retour de ce voyage, prévu pour durer du 5 au 7  avril, le Chef de l’Etat indique qu’il se consacrera à ses pairs africains.

Abdou ZOURE

Burkina24


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