PIK ET L’ELECTION PRESIDENTIELLE : QUAND LA VICTOIRE EST DANS LE CAMP DES VAINCUS

Publié le mercredi 16 mars 2016

Les rideaux sont tombés sur le premier tour de l’élection présidentielle et le candidat Pascal Irénée Koupaki  a été de crédité  de 177.256 voix soit environ six pour cent des suffrages exprimés. En pareille occurrence, le dépit aurait pris le dessus ;   ronger le candidat vaincu malgré les atouts  reconnus de tous, dont il disposait ;  le paralyser et le ranger dans le camp des perdants sans plus d’autre réaction. Mais le leader charismatique qui porte sur ses épaules, la lourde charge de la  Nouvelle Conscience ne l’entend pas de cette oreille pas plus qu’il ne défèrera à ce schéma ; et pour cause.

 Les dominantes de la  présidentielle

 En dernière analyse, l’intérêt de l’élection qui vient de se dérouler réside, à notre sens, dans deux  phénomènes antinomiques en épreuve de force : le summum  de la corruption électorale et l’intrusion du phénomène Nouvelle Conscience dans la démarche électorale. Nonobstant tout le respect que nous devons, en principe, à une démarche devant porter au pouvoir celui à qui nous confions la gestion du pays pour un quinquennat, il m’est vraiment difficile de ne pas voir en la toute fraîche élection, une tragédie poignante.  Tragédie en raison de la  part prépondérante qu’y a prise l’achat des consciences non plus seulement celles des nécessiteux comme naguère, mais aussi de personnes à l’abri des besoins,  mus alors, par le seul lucre. Tragédie certes, mais aussi mise en scène, pour éviter le terme comédie, toujours par égard à ce que devrait représenter l’élection du Président la République. En effet, les  leaders des grandes formations politiques, se sont mis, sciemment et en toute connaissance de cause, en situation de ne pouvoir présenter à la Magistrature Suprême, un candidat issu de leurs rangs, aspirés qu’ils étaient- disons  les choses ainsi – par les largesses des candidats fortunés qui pouvaient se les adjuger. Et le peuple n’eut d’autre alternative que d’assister, hagard et sans voix, à cette tragi-comédie qui s’était déroulée sous ses yeux. Le peuple, mais aussi les institutions de l’Etat. Et ma conviction intime est que le candidat Pascal Irénée Koupaki en a fait les frais ; lui  qui, de tous, rassemblait pourtant, le plus objectivement du monde, les meilleurs atouts susceptibles de le conduire au sommet de l’Etat. Il est vrai que, sous nos cieux, la politique se nourrit de  raisons que la raison, elle-même, peine à  cerner ; c’est ainsi.

Toujours est-il que ce qu’a injecté PIK dans la récente démarche électorale est à la mesure de l’avènement de la démocratie dans un régime totalitaire ; un  séisme dont l’amplitude a secoué le baobab des dégradantes traditions électorales  sans pour autant avoir eu, en cette première occasion, raison de  ses racines. Il les a pourtant ébranlées, avec l’assurance qu’il finira par les saper à l’usure. De par la campagne de bonne facture qu’il a menée, Pascal Irénée Koupaki a introduit dans la procédure conduisant à la Magistrature Suprême, la marque de l’idéologie Nouvelle Conscience dont il n’est guère besoin  de décliner les paramètres sans risquer de donner, au lecteur, l’impression d’enfoncer une porte ouverte. Nous rappellerons, cependant, qu’en  matière électorale, elle stigmatise et réprouve sans complaisance l’achat des consciences c’est-à-dire le fait de payer des électeurs pour s’assurer leurs suffrages. Cette vilaine habitude des politiciens vide complètement l’élection  présidentielle et, au reste toute élection, de son sens  sans préjudice du fait qu’elle s’inscrit en injure à l’intelligence du citoyen à qui elle ôte toute occasion de réfléchir et de décider, d manière sereine, du devenir de son pays. Nos politiciens en ont carrément fait la stratégie favorite de toute campagne électorale et d’accession au pouvoir d’Etat. Et cela ne date pas d’aujourd’hui.

Il est symptomatique que l’on habille ces agissements, déjà intrinsèquement répréhensibles, avec la couverture d’une tradition à respecter corroborant et encourageant de par ce fait, tout à la fois, la conduite du candidat corrupteur et les attentes pécuniaires du peuple à chaque élection. Sacrée tradition dont le paroxysme, pour couronner le tout, se situe à la veille ou au jour même des opérations électorales, que l’on désigne  arrogamment  sous le vocable   » porte à porte » et qui, en fait, ne consiste en rien d’autre que la distribution de billets de banque en guise d’invitation à aller voter en faveur de qui les dispense. Les politiciens ont tellement pratiqué la chose qu’elle s’est érigée en droit que réclament les électeurs à tout venant, avant de se rendre aux urnes. Qu’est donc cette bassesse venue  du fonds des abîmes, dans un pays qui se  veut moderne démocratique et civilisé? Nouvelle Conscience rejette tout cela en bloc et d’emblée.

Ce n’est pas que nous cherchons à clouer au pilori ceux qui ont fait, on ne peut plus abondamment, usage de l’argent dans leur campagne. Tout compte fait, l’on ne peut leur reprocher d’avoir utilisé le moyen le plus facile à leur disposition ; et ce n’est pas leur faute si l’Etat qui nous gère et qui est responsable de l’application de la loi ne prend pas les mesures nécessaires pour  contrôler la disposition qui plafonne les dépenses électorales. Peut-être le côté citoyen des candidats fortunés, aurait-il dû les inviter à y mettre un peu plus de mesure et de retenue afin de ne pas soumettre à l’épreuve, au risque de le désorganiser, l’ordre établi dans un pays qu’ils aspirent à diriger eux-mêmes. En tout état de cause, il est permis d’espérer que les fissures et autres dégâts provoqués notamment à l’intérieur des partis politiques par leurs largesses, ne mettent pas plus de temps qu’il ne faut  à être colmatées, le cas échéant

 La rupture  par suffrages propres interposés

 . Les faits nous enseignent qu’à un moment donné de l’histoire politique des nations, des citoyens éclairés entreprennent de remettre en cause les idées et les pratiques en cours aux fins d’une nouvelle approche de leur développement. L’Union soviétique a connu la Perestroïka  de Mikhaïl Gorbatchev qui visait à réformer aussi bien le système économique qu’à modifier les mentalités. Gorbatchev a conçu  la  Glasnost pour promouvoir la transparence et les libertés en soutien à  la Pérestroïka. Le Président Roosevelt a fait un break dans l’économie capitaliste américain avec le  New deal. J’aime à rapprocher le phénomène Nouvelle Conscience de PIK, du grand mouvement philosophique qui a secoué l’Europe entière au cours du 18 ième siècle contre l’obscurantisme sous l’impulsion de grands penseurs  tels Diderot et D’Alembert et qui en France a pris la  dénomination du Siècle des Lumières. Puissent ces Lumières descendre jusqu’à nous aussi pour nous éclairer à notre tour, afin que nous restaurions leur dignité aux élections, notamment à la présidentielle, et que nous les défassions de toute exploitation illicite. Mais qui va impulser la besogne, qui va commencer à en parler sérieusement, qui va oser le dénoncer publiquement au risque de perdre des électeurs aux prochaines consultations, qui va devoir se sacrifier, ce faisant ? Pascal Irénée Koupaki a choisi d’être celui-là avec courage force et abnégation.

Il me souvient que mon défunt grand-père, vénéré  prêtre fétichiste, disait  à mon père, homme politique de grande renommée d’alors, qu’il n’était pas intelligent de s’évertuer à étouffer un mal encore dans son œuf. Il était plus judicieux, lui  disait-il de le laisser éclore, attendre ses manifestations et dévoiler tous ses aspects pour le frapper violemment en étant certain de l’éradiquer définitivement dans toutes ses formes. La toute récente élection présidentielle a porté la corruption électorale à son niveau le plus élevé ; alors, citoyennes  et citoyens de ce pays, ensemble avec Nouvelle Conscience, frappons-là résolument et rangeons-la au caveau des oubliettes. Il y va de l’intérêt bien compris de tous les acteurs politiques ainsi que de la crédibilité de notre pays. La vérité des urnes passe par  lutte contre la corruption électorale. Entrons dans l’histoire avec Nouvelle Conscience, la  victoire de demain est dans le camp des vaincus d’aujourd’hui car la corruption électorale devra périr. Haro sur elle et, haut les cœurs !

 La rupture d’avec tout le système

 L’accession au pouvoir d’Etat n’est évidemment pas la seule préoccupation de Nouvelle Conscience en matière électorale. Tout choix politique du peuple, qu’il soit dénommé législatives, communales ou locales entrent dans sa ligne de mire. De plus, Nouvelle Conscience, en scène depuis plus de deux ans, remet en cause toute l’approche que nous avons eue jusqu’alors du développement de notre pays. A ce titre elle a toujours été  et continuera d’être une idéologie de rupture et de l’avenir. Rien d’étonnant que le candidat qui la porte se positionne dans le camp de la rupture et qu’elle fasse partie intégrante de la coalition qui  matérialise ladite rupture. L’appartenance à ce camp n’est, alors, nullement opportuniste pas plus que tactique.

Grosso modo, il y a deux conceptions de la rupture d’avec un  système. On peut le dénoncer après une observation attentive et une analyse approfondie de ses manifestations  sans jamais prendre part à l’exercice du pouvoir qui l’a mis en exécution. Je qualifierais cette rupture d’idéelle. Mais, en principe, l’on rompt avec quelque chose que l’on a préalablement fréquenté ou expérimenté. L’on s’en éloigne alors, après avoir pris part à l’exercice du pouvoir qui l’a promu; après avoir connu, effectivement, sur le terrain et dans la pratique, les forces et les faiblesses du système en question ; donc, en pleine  connaissance de tous ses paramètres. Je qualifierais cette rupture de pratique. Pascal Irénée Koupaki se situe incontestablement dans le second schéma. Et c’est en cela que réside la primauté de son expérience de la gestion des affaires publiques et ses compétences à y faire face

Nous estimons, en outre, qu’il y a deux manières de rompre avec un système. D’un côté, la brutale, sans discernement et révolutionnaire avec tous les extrêmes qu’on lui connaît ; de l’autre, l’intelligente, la réfléchie et la pondérée,  cherchant à préserve, tout à la fois, les bienfaits du système dont l’on se sépare,  la quiétude sociétale et la paix. C’est dans ce schéma que s’inscrit PIK

Nouvelle Conscience est une idéologie  qui a ceci de particulier qu’elle est à la fois citoyenne et politique tout en gardant une valeur éthique. Elle est donc faite pour convaincre dans le sens de la moralisation des mœurs et de la bonne gouvernance. Pour y parvenir, elle n’a pas vocation à rester sur la touche en regardant faire et en se contentant de critiquer. Elle devrait prendre ses responsabilités en participant à l’exercice du pouvoir si on la sollicitait, cherchant à l’influencer de l’intérieur, dans un système qui lui permettrait de défendre ses valeurs en bonne intelligence avec le pouvoir qui sera en place.


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