En fin de mandat : Yayi de plus en plus seul (Michel Alokpo rejoint Talon)
A quelques jours de la fin de son second mandat, le Chef de l’Etat peut compter ses amis et collaborateurs du bout des doigts. Tellement ils abandonnent Boni Yayi !
C’est le vide autour de Yayi. La dernière et la plus surprenante défection autour de Yayi est le Pasteur Michel Alokpo. Compagnon de lutte depuis 2006, le Pasteur a mené tous les combats avec le président de la République. Certaines fois au péril de son honneur. Seulement, il est désormais clair que cette fidélité n’ira pas jusqu’au bout. Le Pasteur Michel Alokpo vient de quitter Yayi pour l’ennemi juré de ce dernier : Patrice Talon. Et voici ce que dit le «guide spirituel» de Yayi de Talon : «Le peuple a décidé de mettre fin au règne de l’impunité, du régionalisme, de la gabegie, de l’impunité, de la mal gouvernance, de l’injustice, de la politisation à outrance de l’administration (…) J’invite le peuple béninois de se rendre massivement aux urnes le dimanche prochain pour faire le choix de la rupture et du Nouveau Départ en votant massivement pour le président Patrice Talon (…) Patrice Talon est un homme épris de paix et de justice. Le seul capable de bâtir l’unité nationale et de redonner espoir au peuple». Le Pasteur est porte-parole du Cadre de concertation des confessions religieuses au Bénin. Sa parole comptera donc pour beaucoup en ce moment où on essaie d’opposer les confessions religieuses. On imagine le séisme que cela pouvait créer chez Yayi et ce qui lui reste comme proches collaborateurs. Car, en réalité, il n’y en a plus beaucoup. On dirait la ruée des ex-collaborateurs de Yayi vers l’ennemi public numéro 1, Talon. Le lundi 14 mars dernier à Azalaï hôtel a eu lieu la signature du protocole d’accord liant les membres de la coalition de la rupture. Une coalition qui a pour objectif principal d’empêcher l’élection du candidat de Boni Yayi à la présidentielle du 20 mars prochain. Et à vrai dire, si on fait le point, la salle Béhanzin de cet hôtel était beaucoup plus prise d’assaut par d’anciens collaborateurs du chef de l’Etat. Dans l’assistance, on en dénombrait pas mal d’anciens proches collaborateurs de Yayi. Au sein de la coalition de la rupture, c’est le comble. Candidats au 1er tour contre celui du régime en place, Lionel Zinsou, d’anciens ministres et proches du président de la République sont allés jusqu’au bout de leur logique en intégrant ou en confirmant leur adhésion à ladite alliance. Prenant beaucoup de sceptiques de court. Pour Pascal Irénée Koupaki, c’était déjà une évidence. Mais Aké Natondé (ancien ministre et député Fcbe), Nassirou Arifari Bako (ancien ministre et député Fcbe), Karimou Chabi Sika (ancien député Fcbe), Issa Azizou (ancien ministre), Marie Elise Gbèdo (ancien ministre), Général Robert Gbian (ancien intendant militaire de la présidence de la République), Jean Alexandre Hountondji (conseiller technique de Yayi), Issoufou Kogui N’Douro (ancien ministre), Marcel Alain de Souza (beau-frère, ancien ministre et député Fcbe), Jean-Michel Abimbola du Rassemblement national pour la démocratie (ancien ministre, député Fcbe) etc ont décidé d’affronter Yayi jusqu’au bout. La liste n’est pas exhaustive. Les ministres Adidjatou Mathys, Christine Ouinsavi, l’ex président de l’Assemblée nationale, Mathurin Coffi Nago, le député Rachidi Gbadamassi, etc. avaient déjà pris un autre chemin que celui tracé par leur ancien mentor. Bien plus que l’envie de rejoindre la nouvelle équipe gagnante, ceux-ci dénoncent plutôt la méthode de gouvernance de Yayi. Conséquence : A l’heure du compte des soutiens aux deux candidats qualifiés pour le second tour de la présidentielle, Lionel Zinsou n’en trouve presque pas. Contrairement à la ruée vers Patrice Talon. La déchéance s’annonce brutale et douloureuse pour Yayi et son candidat.
Jean-Marie Sèdolo
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