Remaniement ministériel : Yayi fait durer le suspense
Alors que les députés de la 7è législature ont été élus le 26 avril et installés le 6 mai 2015. Alors que le bureau de l’Assemblée nationale est mis en place et que le président du parlement a été officiellement investi. Alors que les membres et les présidents des commissions permanentes du parlement sont connus. Alors que des ministres élus députés ont déjà fait savoir leur position de siéger ou pas à l’Assemblée nationale. Alors qu’un ministre s’est vu obliger de démissionner de son poste à cause de la supposée fraude dans l’exécution du Programme pluriannuel d’appui au secteur eau et assainissement (Ppea-II). Alors que le peuple béninois attend depuis des jours la formation du gouvernement post élection législative, le Chef de l’Etat, lui, prend tout son temps pour le faire. Après l’investiture de la deuxième personnalité de l’Etat lundi dernier, on s’attendait à ce que le nouveau gouvernement tombe dans la foulée. Erreur ! Le président de la République ne l’a pas fait mardi dernier. Hier non plus. Aucune liste de la nouvelle équipe gouvernementale. Les jours passent sans que les Béninois ne connaissent les ministres qui doivent, normalement, conduire Boni Yayi au terme de son second mandat. Ce qui est sûr, Yayi finira par le faire. Puisque son équipe n’est plus au complet à cause des différentes démissions. L’article 54 de la Constitution du 11 décembre 1990, alinéa 3, dispose qu’ «(…) Il nomme, après avis consultatif du Bureau de l’Assemblée nationale, les membres du Gouvernement; il fixe leurs attributions et met fin à leurs fonctions. Les membres du Gouvernement sont responsables devant lui. Les fonctions de membres du Gouvernement sont incompatibles avec l’exercice de tout mandat parlementaire, de tout emploi public, civil ou militaire et de toute activité professionnelle. Les actes du président de la République autres que ceux prévus aux articles 60 et 115 sont contresignés par les ministres chargés de leur exécution». Yayi ne peut donc déroger à cette disposition. Alors, tôt ou tard, il formera son gouvernement qui pourrait être le dernier de son passage à la tête du pays.
Grégoire Amangbégnon
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