L’Economie Circulaire : Un modèle économique au service du continent africain

Publié le mardi 16 juin 2015

Ceci est une contribution d’un étudiant burkinabè à Toulon sur l’économie.

Dans mon dernier article, je vous expliquais le rapport entre la Responsabilité Sociétale des Entreprises et le développement socio-économique de l’Afrique. Aujourd’hui, toujours dans le même élan de durabilité, je vous propose de découvrir brièvement la notion d’Economie Circulaire. Cette notion reste étrangère à nos concitoyens, pourtant elle reste présente et a sa place dans l’Afrique prospère que nous désirons construire.

En termes simples, l’Economie Circulaire se définit aujourd’hui comme un modèle économique durable qui vise à produire des biens et des services tout en limitant la consommation et le gaspillage des matières premières industrielles et énergétiques (non renouvelables à priori).

Le principe est assez simple. Dans le cas d’un produit il s’agira par exemple pour une entreprise X, par le biais du recyclage (revalorisation des déchets), d’utiliser ses déchets ou ceux de l’entreprise Y comme source d’énergie ou comme matières premières. Dans le cadre de la fourniture d’un service, on fera plutôt primer l’utilité d’un bien sur sa possession comme dans les cabines téléphoniques notamment, où chacun utilise le téléphone pour un appel, sans le posséder. Ces deux visages de l’Economie Circulaire portent respectivement les noms d’Ecologie Industrielle et d’Economie de Fonctionnalité. Ils ont ainsi pour vocation d’être des systèmes peu consommateurs de ressources nouvelles.

Mais quel en sont les apports ?

L’Economie Circulaire dans le contexte africain, impacte essentiellement sur trois domaines notamment sur le plan économique, social et environnemental.

  • Sur le plan économique, elle pourrait permettre aux entreprises d’améliorer leurs marges. En effet en entrée de chaîne, on obtient de la matière première à des coûts relativement bas (les déchets revalorisés coûtent moins chers que les matières premières brutes); et en sortie on peut en plus de vendre nos produit, vendre nos déchets. A tout point de vue, notre chaîne de valeur est optimisée, et on améliore ainsi nos marges.
  • Sur le plan social, une entreprise qui se porte bien a les capacités d’améliorer les conditions de vies de ses employés. Et même sur le plan macro-économique, s’insérer dans ce modèle économique peut être à la base de la baisse du chômage à travers la création de nouvelles entreprises, donc de nouveaux emplois.
  • Sur le plan environnemental, on réduit la quantité de déchets répandus dans la nature. Prenons simplement le cas des sachets plastiques, ils peuvent servir à la fabrication de panneaux de signalisation et de sacs pour dames (voir l’entreprise Pagabag : http://pagabags.com/).

Les exemples d’apports cités, ne sont qu’une infime partie de l’iceberg. Comme vous l’aurez noté, dans notre contexte où les entreprises peines le plus souvent à s’approvisionner en matière première, où le taux de chômage reste élevé, il est nécessaire de penser à vulgariser ce modèle économique.

Il est du rôle des Etats africains, des Organisations Intergouvernementales, des différents acteurs économiques ayant des connaissances de ce modèle économique, de le promouvoir et de lui donner ainsi plus de notoriété et de visibilité. Le développement de l’Afrique doit se faire par les africains et pour les africains.

Daniel Eric BICABA

Étudiant burkinabè à l’Institut d’Administration des Entreprises de Toulon

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NDLR : Le titre est de l’auteur


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