Commission électorale nationale autonome : Menaces de démission à la Céna
Plusieurs membres de la Commission électorale nationale autonome (Céna) menacent de démissionner. Les mécontents dénoncent une gestion solitaire et opaque des fonds publics alloués à l’organisation des élections et au fonctionnement de l’Institution.
A moins de deux semaines de la tenue des élections communales, municipales et locales, ce n’est pas la parfaite entente entre les membres de la Commission électorale nationale autonome (Céna). La majorité de ces membres trouve que le fonctionnement de l’institution et l’organisation de ce scrutin souffrent de mauvaise gestion. Côté fonctionnement, les cadres techniques ne seraient pas dotés du matériel nécessaire pour le travail. Ils utiliseraient leurs propres moyens pour accomplir la mission. Au point de garder avec eux les fichiers des documents électoraux élaborés dans des ordinateurs privés. Evidemment, ces cadres techniques ont la liberté d’aller n’importe où avec ces documents sensibles. Le courroux de certains commissaires qui menacent de démissionner a aussi pour fondation les conditions de vie que leur impose l’état du siège de la Céna. Une bâtisse, dit-on, délabrée et non adaptée au travail qui s’y abat. Les cadres sont obligés de s’entasser dans les bureaux au mépris des normes de travail et sans le moindre matériel approprié. Ces remarques qui fâchent, selon nos sources, ont fait l’objet de discussion en plénière et des rappels à l’ordre ont été faits à qui de droit. Seulement que ce n’est pas demain que les conditions de travail changeront à la Céna. La volonté d’améliorer les choses, dans les règles de l’art, n’y serait pas. La grosse conséquence sera que ceux qui se plaignent envisageraient de démissionner. Certains seraient déjà courtisés par des pays de la sous-région. Dans ces conditions, ils n’hésiteront pas à partir. Ce serait une grosse perte pour le Bénin, surtout en cette période électorale où le pays a besoin d’eux.
Le gouvernement a pourtant mis l’argent à disposition
Ce que ne comprennent surtout pas ceux qui menacent de démissionner, renseignent nos sources, c’est que le ministère de l’économie et des finances a déjà mis à la disposition de la Céna un milliard quatre cent millions (1.400.000.000) F Cfa au titre du dernier trimestre 2014. Cet argent est destiné, selon nos sources, à régler les questions du siège de la Céna et à l’acquisition de matériels de bureau. Le reste devrait aider à procéder au recrutement du personnel et acquérir autres besoins urgents de la Céna. A la suite de ce décaissement, le gouvernement a encore mis neuf milliards (9.000.000.000) F Cfa à la disposition de la Céna pour l’organisation des élections. Ces fonds publics, selon les conseillers fâchés, ne seraient pas gérés comme cela se doit. Les commandes de matériels électoraux ne seraient pas faites dans le respect des règles en vigueur. Pour les législatives du 26 avril dernier, des entrepreneurs auraient livré du matériel bien après la date du scrutin. Des difficultés de la Céna existeraient aussi au niveau de la disponibilité des matériels pour les élections communales, municipales et locales. En plus, la Céna n’a pas été en mesure de rendre public la liste nominative des candidats des partis ou alliances de partis avant le démarrage de la campagne électorale alors que le code électoral lui en fait obligation 15 jours avant le jour du scrutin ! La formation des agents électoraux, pour le moment, n’a pas eu lieu. Autant de problèmes qui poussent des commissaires à exhiber leur démission, ne voulant pas être comptables de ce qui adviendrait.
Athanase Dèwanou
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