Vote des Burkinabé de l'étranger : « Ne Laissons pas la Proie pour son Ombre »

Publié le jeudi 12 mars 2015


Tous les Burkinabè, sans discrimination de genre, d'ethnie ou d'opinion, se définissent par les grandes valeurs de l'intégrité, de l'éthique, de la maturité d'esprit et de la responsabilité, donnant ainsi au peuple entier son caractère « d'unicité et d'indivisibilité ». De telles valeurs ne doivent et ne peuvent en aucun cas être monnayées ou encore moins bafouées.




Partant de cette hypothèse, il est inconcevable de voir des Burkinabè se comporter comme des vulgaires truands revendiquant des concepts pertinemment et incontestablement nuisibles à la stabilité sociale, économique et politique de notre chère patrie. L'incident malheureux et honteux lors relatif à la visite du Ministre de l'Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité de notre pays sur le sol ivoirien, a, permettez moi la vulgarité, « verser le visage de notre pays par terre ».


De tels retournements et changements comportementaux de la part de nos compatriotes ne peuvent être que l'œuvre d'instigation d'une espèce de « politiciens » animés d'un incivisme notoire, qui sont aux abois et en perte de pouvoir. Sinon comment comprendre que les ressortissants burkinabè en Côte d'Ivoire, qui jadis, ne se s'étaient pas souvent intéressés à la question politique de leur pays, se sente subitement concernés et interpelés par les élections d'octobre 2015, a tel point de s'en prendre violemment à leur propre ministre sur une terre étrangère. En effet, la diaspora ivoirienne, tout comme d'ailleurs les autres diasporas, vit d'habitude de façon pacifique et respectueuse dans les pays qui les accueillent. Oui, la diaspora ivoirienne, pour la majorité est plutôt préoccupée par son bien-être et son intégration efficiente en Côte d'Ivoire et a très rarement été aux premières loges des débats et autres évènements politiques concernant son pays. La raison étant pour beaucoup, le fait d'avoir rompu le cordon ombilical qui les liait à leur « bayiri ». Si ce nouvel élan politique et éveil de conscience de nos compatriotes ivoiriens intervenait cinq ans plus tôt, cela aurait pu s'expliquer par le fait de l'inconfort, de la ségrégation et de l'humiliation dont ils étaient victimes sous le règne d'un certain Laurent Gbagbo. Maintenant qu'ils ont le vent en poupe sous le nouveau régime d'Alassane Ouattara, c'est là où ils se sentent interpellés par un devoir civique. Pourquoi une remise en cause d'un débat qui fondamentalement avait été largement expliqué et justifié. Personnellement je ne pense pas que la diaspora ivoirienne, soit aussi dupe et bornée pour ne pas comprendre les contraintes et défis très évidents auxquels leur pays doit faire face dans moins de 8 mois. Alors que s'est-il réellement passé dans la tête de nos chers compatriotes ivoiriens ? »


Comme si par hasard, un certain Blaise Compaoré passait par là…Eh oui, connaissant l'homme, fin stratège, on ne peut douter aucunement de son implication et de sa touche magistrale dans le montage de ce scénario purement déstabilisateur. J'avais déjà dit dans un de mes écrits sur cette même toile, en citant, « même si le crapaud ne possède pas de dents, il n'est pas bien de le laisser trainer dans la culotte d'un homme ». Blaise Compaoré, oui c'est de lui dont il est question, c'est bien lui le crapaud, plus dangereux absent que présent. Même déchu du pouvoir, il reste très dangereux. Rappelez-vous de tous les meurtres et autres crimes commis sous son règne au Burkina Faso… C'est l'histoire d'un autre crapaud que vous ramassez dans votre chambre, par colère vous le balancez de par le mur de votre clôture et il retombe dans une marre d'eau derrière votre maison, l'avez-vous vraiment fait du mal ? Je ne pense pas que la chute de Blaise, suivie de son installation « officielle » à Abidjan soit en vrai une énorme perte pour l'ancien locataire de Kossiam qui du reste, bénéficie du soutien financier et matériel de beaucoup de ses anciens complices encore aux commandes dans d'autres pays.


C'est pourquoi, une attention particulière doit être accordée à cette « affaire Blaise, résident officiel à Abidjan » qui n'est pas du tout loin d'hypothéquer et d'usurper la paix dans notre pays. Pour cela, une seule solution pour l'instant : ouvrir au plus vite les dossiers de crimes pour lequel il est suspecté, instruire ces dossiers au niveau juridique afin qu'une poursuite soit lancée contre lui. Futé qu'il est, il tentera à tous les coups de prendre le devant des choses et ainsi demeurer toujours le maitre du jeu. Si la situation n'est pas vite maitrisée, une éventuelle déstabilisation de la sérénité de notre peuple en provenance de la Côte d'Ivoire est à craindre.


La vigilance, le discernement et l'objectivité dans nos analyses et autres interprétations des évènements politiques nous éviterons de « laisser notre proie pour son ombre ». Nos compatriotes qui ont agit de la sorte ne représentaient qu'une petite partie des millions de burkinabè que nous sommes ici en Côte d'Ivoire. Le problème ce n'est pas la diaspora ivoirienne dans son ensemble, mais un groupuscule de désœuvrés certainement corrompus et montés par Blaise Compaoré lui-même. C'est lui la proie qu'il faut neutraliser et mettre hors d'état de nuire à tout prix. Le peuple a joué sa partition au Faso, la balle est dans le camp des autorités de la transition et celles démocratiquement à venir. Blaise Compaoré doit quitter la Côte d'Ivoire et aller encore plus loin à quelque part dans la nature et laisser le peuple se remettre de ses 27 ans de blessures, de tortures et de frustrations.


Frédéric Dramane TRAORE





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