Transition politique : Des OSC appellent à clarifier le statut du général Gilbert Diendéré

Publié le jeudi 12 mars 2015


La coordination des Organisations de la société civile a organisé une conférence de presse ce 12 mars 2015 au Centre de presse Norbert Zongo. Objectif : faire le point des actions menées depuis la dernière rencontre avec les Hommes de médias et se projeter sur les perspectives. Au cours de cette rencontre, les animateurs du point de presse ont appelé à la clarification du statut de Blaise Compaoré en Côte d'Ivoire, la démilitarisation de la sphère politique, la clarification du statut du Général Diendéré dans la transition, la sécurisation des leaders politiques et des OSC, la justice pour les martyrs de l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014…




Les organisateurs de la conférence de presse sont d'abord revenus sur le meeting qu'ils ont tenu le 7 février dernier. Meeting qualifié de riposte citoyenne face à la tentative du RSP de prendre en otage la transition. Puis, Hervé Kam et ses camarades ont rappelé la déclaration publiée il y a quelques jours. Dans cette déclaration sur la situation nationale, lesdites OSC dénonçaient, entre autres, la nomination d'éléments fidèles à l'ancien régime et à Blaise Compaoré, la surveillance militaire de la démocratie, l'activisme débordant et arrogant du Front républicain ainsi que les menaces qui pèsent sur les militants et les leaders de la société civile (militants de Bobo, Pr Ibriga, Sams'K le Jah). Aussi, demandaient-ils justice pour les crimes politiques, crimes économiques et crimes de sang.

Après la publication de cette déclaration, la coordination d'OSC a demandé et obtenu une rencontre en tête-à-tête avec le président de la transition pour discuter sur ses préoccupations. A cette rencontre, six points ont été évoqués. Le premier point concerne la démilitarisation de l'échiquier politique national. Les OSC regroupées au sein de cette coordination demandent purement et simplement la fin de la politisation de l'armée. Par ailleurs, elles exigent la dissolution pure et simple du Régiment de sécurité présidentielle. Aussi, demandent-elles « la clarification du statut du général Gilbert Diendéré dont l'activisme et l'interventionnisme dans les questions militaires et politiques ne sont justifiés par aucune fonction connue ».


Relever Paramanga Yonli de ses fonctions


Le second point fait référence à l'impunité des crimes politiques. Les animateurs du point de presse rappellent que l'ex-majorité et le Front républicain ont commis des crimes politiques graves dont un attentat à la constitution en demandant la modification de l'article 37. A ce titre, ils souhaitent que la charte de la transition soit respectée dans toute sa rigueur. C'est pourquoi elles demandent que Paramanga Yonli soit relevé de ses fonctions de président du Conseil économique et sociale, conformément à l'esprit de la charte de la transition qui interdit à tous ceux qui ont ouvertement soutenu la modification de la constitution d'occuper des postes administratifs importants de la transition.

Sur les autres points, Maître Kam et ses camarades demandent un traitement diligent des dossiers de crimes de sang et de crimes économiques, l'hommage aux martyrs des 30 et 31 octobre (une journée d'hommage, justice pour les victimes et indemnisation des ayant droits). La question de l'insécurité des militants et des menaces faites aux leaders de la société civile est également revenue sur la table de discussion.


Aussi, demandent-ils la clarification du statut de Blaise Compaoré. « Si Blaise Compaoré reste en Côte d'Ivoire, qu'il enlève sa bouche des affaires politiques au Burkina. C'est contraire aux règles du droit international », martèle le porte-parole de la coordination d'OSC.


Sur l'ensemble des questions abordées, les représentants desdites OSC disent avoir reçu un accueil et une oreille attentive du président du Faso. Promesse leur aurait été faite que suite sera donnée à leurs préoccupations. En attendant, ils invitent l'ensemble au peuple épris de démocratie à rester mobilisé.

Tout en soutenant la transition en cours dans notre pays, la coordination d'Organisations de la société civile veut rester dans son rôle de veille citoyenne. C'est pourquoi, elle demande aux autorités de la transition de s'engager fermement dans la réalisation des aspirations et des attentes de l'insurrection populaire.


Moussa Diallo

Lefaso.net





via leFaso.net, l'actualité au Burkina Faso http://ift.tt/18gys1q