Photographie au Premier ministère : Mohamadou Gansonré s'en est définitivement allé
Le photojournaliste du Premier ministère, Mohamadou Gansonré, s'en est définitivement allé. Décédé hier lundi à l'hôpital Blaise Compaoré de suite de maladie, c'est ce mardi qu'il a été conduit à sa dernière demeure. C'était en présence de parents, amis et collègues de service.
Tel un couperet, l'information de sa mort est tombée dans le courant de la journée d'hier. Sur les réseaux sociaux, le relais de la large diffusion est tout de suite assuré. Sur le mur (Facebook) d'un confrère de la présidence l'on pouvait lire : “Médias : Mohamadou Gansonré, photographe au Premier ministère, s'est éteint.” La tradition du “like” étant mal perçue en pareille circonstance, les messages de compassion ont une tout autre teneur. “Très triste nouvelle. Gansonre était la gentillesse et l'humilité personnifiées. Qu'il repose en paix” réagit un confrère de la télévision nationale. “Que Dieu le reçoive dans son royaume”, renchérit l'auteur du premier post. Sur facebook notamment, le programme officiel des obséques affichait 12h pour la levée du corps à la morgue de l'Hôpital Blaise Compaoré où il a rendu l'âme, et 13h30 pour le départ de la famille à Dapoya pour le cimetière de Toudoubwéogo où il devait être ensevelli.
Un hommage en toute confraternité
Au cimetière où parents, amis et collègues se sont retrouvés pour l'adieu, c'est à Job Ouédraogo, le Directeur de cabinet du Premier ministre, qu'a incombé la lecture de l'oraison funèbre. « Tes camarades de classe voyaient en toi un brillant banquier ou un diplomate international à cause de ton calme naturel. Mais toi tu as choisi un métier qui aujourd'hui ennoblit les personnalités, c'est-à-dire la photographie. Tu y tenais, et très jeune tu réclamais un appareil photo comme cadeau lors des différentes fêtes. Et à défaut, le crayon et le papier », a- t- il laissé entendre. Cette passion de jeunesse conduite à l'âge de la mâturité, Mohamadou Gansonré fera de la photographie une raison de vivre. D'abord aux Editions Sidwaya, ensuite au Premier ministère depuis l'anné 2000.
Pour Aristide Ouédraogo, Photojournaliste aux Editions Le pays, « il a toujours été là quand on a besoin de lui et c'est lui qui donnait les images des différents Premiers ministres qui effectuaient les voyages et missions. C'était un proche ami, un ami qui…(sa voix se noue un peu) vraiment on ne s'attendait pas à ce que ça soit comme ça. » Dr Cyriaque Paré se rappelle encore ces années où il était Directeur de la communication du Premier ministre. C'est de près qu'il a côtoyé le défunt. « Moi je retiens de lui l'image d'un grand serviteur. On a parfois tendance à croire que les grands serviteurs de l'Etat ce sont ceux qui occupent de très hautes fonctions, mais il y en a aussi qui sont à des postes qui demandent beaucoup de don de soi, beaucoup d'abnégation. Et c'était son cas », précise t- il.
L'adieu au « Capitaine photo »
« Ce monsieur a donné tout ce qu'il avait au Premier ministère, jusqu'au péril de sa vie, je dirais, parce qu'il n'a jamais été en congé. C'est quelqu'un qui est très ouvert, très aimable et qui n'a aucun problème avec qui que ce soit (…) Il laisse un grand vide qu'il va falloir combler », renchérit pour sa part Jean Marie Sawadogo du service communication du Premier ministère.
Un grand vide avec pour seule consolation ce mot qui valait plus que tout pour « l'artiste » : IMAGE. « Tu es parti, mais tu restes au milieu des tiens à travers ton image, oui, à travers tes images. Tu restes dans nos images, dans celles des femmes du Premier ministère, dans celles des hommes du Premier ministère, dans celles des personnalités, dans celles de tes parents, de ta famille. » A 50 ans seulement, « Capitaine Photo » comme l'avaient surnommé les agents de la sécurité du Premier ministre s'en est définitivement allé, laissant derrière lui une femme et quatre enfants inconsolables.
Samuel Somda
Lefaso.net
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