Na baasga 2015 du chef d'Issouka (Koudougou) : 10 ans de chefferie au service de la population

Publié le dimanche 15 mars 2015

« Servir et non se servir » c'est sous ce thème que s'est déroulée la dixième édition du Na baasga 2015 du chef d'Issouka. Une édition qui marque également les dix ans de règne de Naaba Saaga 1er. Pour l'occasion le palais maasmè a refusé du monde, venu de divers horizon du Burkina partagé la joie du chef. Cérémonial du Na baasga, prestation de troupes et masques, sensibilisation sur le virus Ebola, message du chef, retrait du chef et audiences ont constitué les moments forts de la cérémonie. C'était le samedi 14 mars 2015 à Koudougou, dans la région du Centre Ouest.




Le Na baasga est une fête traditionnelle instituée dans le royaume Moosi par naaba Oubri pour communier avec les ancêtres. Plus qu'une occasion de fêter, il est un devoir, une obligation pour tout chef traditionnel et est annuel. De ce fait, et comme chaque année le chef d'Issouka Naaba Saaga 1er n'a pas dérogé à la règle. Ainsi, le Na baasga 2015 de Naaba Saaga 1er se veut toute particulière car elle marque les dix ans de règne du chef. Un dixième anniversaire que Modeste Yaméogo (son nom à l'état civil) place sous le signe du « service » et aussi de la sensibilisation sur la maladie à virus ébola.


Pourquoi alors « le service » ? Pour Naaba Saaga 1er rendre service aux autres c'est se rendre service soi-même et est un engagement et un sacrifice qui élève. Nous devons donc nous souvenir ajoute-t-il que : « que les richesses se perdent, les lignées s'éteignent et tous les hommes meurent tous, mais jamais au grand jamais ne périssent l'estime, le renom et la réputation de celles et ceux qui l'on bonne ». Pendant donc dix ans de trône, le Naaba Saaga 1er a pu mesurer la difficulté du service et reconnait que la vie humaine n'est pas parfaite. C'est d'ailleurs pour cela qu'il a en toute modestie demandé pardon pour toutes les fois où il a fallis dans sa mission de service. Il a par ailleurs invité toutes les personnes qui exercent des responsabilités (religieuse, civile, traditionnelle ou politique) à travailler à donner de l'estime au responsable qui est avant tout un serviteur. Aussi, a-t-il souhaité que les prochaines échéances électorales qui interviendront au Burkina renforcent la cohésion nationale fondée sur des valeurs de justice, de vérité, de pardon et surtout du renforcement de notre service et du don de soi.


Les étapes du Nabasga


Le cérémonial du Nabasga est composé de trois étapes. Trois sorties du chef avec un habillement toujours différent pour chacune. Le chef doit savoir faire la guerre, dit-on. Pour sa première sortie, il enfile une toge rouge et avec un sabre à la main. Le rouge est symbole du danger, de l'urgence, de l'ardeur, de la chaleur, de l'amour, du sang. Le chef doit être capable d'aller au front pour défendre son peuple.

Après avoir reçu les hommages de ses ministres et les salutations de son public, il se retire. Quelques minutes plus tard, le chef revient, cette fois-ci en tenue blanche. Le blanc est signe de pureté et de paix. Le chef devant être sincère et surtout demeurer un homme de paix pour son peuple.


Une fois de plus : hommages de ses ministres et du public. Et il se retire à nouveau. Après quelques minutes, la troisième et la dernière sortie du chef est annoncée. Cette fois-ci, il est habillé en toge multicolore moins solennel. Hommage de ses ministres, salutations du public, puis, il reçoit les présents de sa population.


Kabore S. Rosine

Lefaso.net





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