Protection de la nature : Pierre Rabhi prêche l'agroécologie à Betta

Publié le vendredi 20 février 2015


Du 16 au 19 février, quinze associations et organismes de neuf pays de la sous-région et d'Europe étaient réunis dans le village Betta pour parler agroécologie à l'occasion d'un symposium. Située à une trentaine de kilomètre de Ziniaré dans la région du plateau central du Burkina, cette bourgade a été le point de ralliement des acteurs qui œuvrent pour une agriculture respectueuse de l'environnement. C'est Pierre Rabhi, le penseur français sur l'agro écologie qui a parrainé ce symposium organisé par Terres et Humanisme et ses partenaires africains.




L'agroécologie, c'est cette science qui réconcilie l'agriculture et l'écologie et l'ensemble des pratiques qui en découlent. Elle réconcilie l'homme avec son milieu. Sans forcer la nature, suivre son rythme. Le symposium a réuni 100 participants issus d'Organisation non gouvernementales, et des acteurs terrain de l'agroécologie de neuf pays de la sous-région et d'Europe. Convaincus tous qu'il faut arrêter de déclarer la guerre à la terre par l'utilisation de pesticides, les participants ont passé 4 jours en résidentiels dans la ferme de l'association interzone pour le développement en milieu rural(AIDMR), un site de formation et démonstration de méthodes et techniques agroécologique, géré depuis 20 ans exclusivement par des paysans. L'ONG Terre et Humanisme entendait par cette rencontre internationale, 20 ans après sa création, marquer « un arrêt sur image du chemin parcouru avec ses partenaires en Afrique de l'ouest ».


A l'issue du symposium, les participants ont formulé plusieurs recommandations pour l'encrage de l'agroécologie dans les pratiques culturales. On peut citer entre autre recommandations :

- Collaborer avec les universités et chercheurs afin de d'intégrer l'agroécologie dans les programmes d'enseignement,

- Faciliter et accompagner l'installation des paysans,

- Assurer la sécurisation foncière,

- Impliquer les structures féminines dans la diffusion et la promotion des pratiques agro écologiques,

- Mettre en réseau les acteurs agroécologiques,

- Capitaliser les expériences et des savoir-faire traditionnels,

- Collecter, informer et vulgariser les pratiques agro écologiques,

- Organiser les foras agroécologiques chaque deux ans, à l'échelle sous régionale de façon tournante,

- Valoriser la production et la conservation des semences paysannes, et encourager la consommation des produits locaux

- Améliorer la qualité des produits locaux

- Lutter contre la dégradation de l'environnement et inciter à la promotion de la biodiversité.


Pour le gouverneur de la région du plateau central qui a présidé la cérémonie de clôture du symposium, ces recommandations sont pertinentes et seront transmises aux autorités pour examen. L'agroécologie n'est pas étrangère aux pratiques agronomiques dans certaines contrées du Burkina. Le gouverneur, Abdoulaye Ouédraogo a ainsi rappelé que dans le nord du Burkina des pratiques dans les domaines de l'agriculture sont dans une certaine mesure agroécologiques. « Le zaï, les cordons pierreux, les demi-lunes…sont des pratiques qui ont fait leurs preuves et qui permettent aux populations de régénérer les sols dégradées et de produire mieux en utilisant moins d'engrais ou pas du tout. » Dans un contexte de ressources limitées, il a soutenu qu'il faut aller vers cette pratique.


Expert international en agroécologie, enseignant dans ce domaine, Pierre Rabhi qui y a mené des programmes internationaux, pense que cette technique est une nécessité vitale pour l'homme et pour l'environnement. Partout, à travers plusieurs contrées, il prêche cette technique agronomique qui selon son mot, « prend en compte la vie du sol, la vie de l'environnement et évite toute pollution chimique. Elle améliorer la terre, la qualité des aliments et préserve l'environnement ».

il est ainsi convaincu que la méthode permet de produire une nourriture saine tout en générant les sols, en luttant contre l'érosion, en valorisant les eaux pluviales, tout en limitant les besoins en eau, et en développant l'autonomie des paysans.

A travers ce symposium, Pierre Rabhi entend « renforcer la dynamique qui est née » à travers les revues scientifiques et des interventions dans les médias internationaux.


Mali, Niger, Mauritanie, Sénégal, Togo, Bénin, France Belgique et Burkina, ce sont les pays qui ont participé à ce symposium. Les participants sont repartis avec des attestations de service.


Tiga Cheick Sawadogo

Lefaso.net





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