Pour la baisse du prix des hydrocarbures : La Coalition contre la vie chère maintient la pression sur le gouvernement

Publié le mercredi 4 février 2015


La Coalition contre la vie chère a observé ce mercredi 4 février 2015 un sit-in dans les principales villes du pays pour exiger une baisse significatives du prix des hydrocarbures. A Ouagadougou la manifestation, qui s'est déroulée devant les locaux du ministère de l'industrie, du commerce et de l'artisanat, a été ponctuée entre autres par les discours des responsables de la CCVC, la transmission d'une lettre au ministre Hippolyte Dah pour le Premier ministre Yacouba Isaac Zida.




Pour les responsables de la Coalition contre la vie (CCVC), il n'y a aucun doute là-dessus, les conditions sont réunies pour que le gouvernement de transition procède à une baisse significative du prix des hydrocarbures à la pompe. Ils l'ont réaffirmé ce mercredi à Ouagadougou lors de leur sit-in devant le ministère de l'industrie, du commerce et de l'artisanat. « Aujourd'hui nous sommes en action à travers les sit-in que nous avons programmés et que nous réalisons sur l'ensemble du territoire national pour exiger du gouvernement de la transition une baisse significative des prix des hydrocarbures. Nous sommes persuadés, convaincus que les prix des hydrocarbures peuvent et surtout doivent baisser pour soulager un tant soit peu les souffrances des Burkinabè », a indiqué le premier vice-président de la Coalition, Chrysogone Zougmoré. « Nous avons, avec des chiffres à l'appui, de façon technique indiqué, qu'il est bel et bien possible de baisser les prix des hydrocarbures en agissant soit au plan structurel, soit au plan conjoncturel ou en agissant sur les deux tableaux. Et au lieu que l'Etat s'attelle de façon approfondie à prendre en compte les préoccupations des populations, on vient nous servir une baisse de 25 F qui, à la limite, est insultante », s'indigne le secrétaire général de la confédération générale du travail du Burkina, Bassolma Bazié.


Et d'expliquer avec force détails les mécanismes par lesquels l'Etat peut répondre favorablement à leurs exigences : « La baisse du prix des hydrocarbures à la pompe pouvait s'effectuer en agissant sur deux tableaux : le tableau structurel et le tableau conjoncturel. Au niveau du tableau structurel, nous avons procédé à des calculs qui nous ont permis de comprendre depuis 2006 que l'Etat perçoit sur les prix des hydrocarbures beaucoup d'impôts et tous les impôts réunis nous emmènent à 250 F par litre de carburant perçu dans notre pays par le consommateur. Donc, nous avons demandé à l'Etat à ce qu'il relise la structure des prix en vue de baisser le taux des taxes qu'il perçoit sur les prix des hydrocarbures. Sur le plan conjoncturel, nous avons la baisse du prix du coût du baril au niveau international qui est passée de 130 dollars en 2012 à 45 dollars de nos jours. Si on fait un calcul, nous nous situons autour de 65, 37% de baisse. L'Etat a estimé qu'il y avait la fluctuation du cours du dollar et de l'euro, ce qui fait qu'il ne pouvait pas baisser les prix des hydrocarbures. Pour nous, cela ne tient pas. Parce que sur les 65, 37% si l'on prend 25, 37% pour compenser cette fluctuation du cours du dollar et de l'euro, il y a 40% toujours de baisse qui reste en flottement. Si on appliquait ces 40% de baisse, l'on serait à une baisse de 292 F par litre de super dont le prix se situerait autour de 438 F. Au niveau du mélange on aurait une baisse de 296 F avec le prix du litre qui se situerait à 444 F. Au niveau du gasoil, la baisse serait à 262 F avec un prix du litre autour de 393 F. Au niveau du pétrole on serait à une baisse de 244 F avec un prix du litre de pétrole autour de 366 F CFA ».


Vers une grève les 17 et 18 février


Les responsables de la CCVC assurent que s'ils n'obtiennent pas gain de cause, la composante syndicale ira en grève les 17 et 18 février 2015. Outre la baisse des prix des hydrocarbures, pour cette grève les points suivants figureront au menu de la plate-forme revendicative des syndicats : la relecture de la loi 013 qui devait conduire sur la relecture de la grille salariale ; la relecture de la loi 028 portant code du travail dans le pays ; la sauvegarde des libertés démocratiques et syndicales au Burkina Faso.


Grégoire B. Bazié

Lefaso.net





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