Vote des Burkinabè de l'étranger : Un report sans raison valable !
Toujours voulu mais jamais réalisé. Ainsi pourrait-on parlé du vote des Burkinabè de l'étranger. Et des raisons techniques bien que fallacieuses ont toujours été servies à la population pour justifier le manque de volonté des hommes politiques d'aller vers ces compatriotes qui pour une raison ou une autre se sont retrouvés hors du pays.
Si pour certaines raisons le régime Compaoré avait tout mis en œuvre afin que ce vote puisse être effectif pour cette élection de 2015, le manque de volonté de la part des nouvelles autorités et des acteurs politiques de même que de certaines organisations de la société civile peut être préjudiciable à toute la nation.
Le temps, les moyens et les risques d'insécurité sont entre autres les raisons qui ont jusque-là été évoquées pour justifier un probable report du vote des Burkinabè de l'étranger pour 2020. Pourtant tout porte à croire, de l'avis de certains spécialistes, que tout cela n'est que prétexte. En effet, n'eut été les intérêts égoïstes de certains acteurs aussi bien politiques que non des différents scrutins, il ne devrait plus être question pour un pays aussi pauvre que le Burkina d'emprunter et de déverser des milliards juste pour des élections.
D'ailleurs l'expérience de la biométrie a montré que pour des pays comme le nôtre, il s'agit plutôt de dépenses supplémentaires pour le contribuable que d'une quête réelle de transparence. Pourtant il est bel et bien possible comme cela se fait ailleurs que les Cartes nationales d'identité (biométriques) dont disposent les Burkinabè servent en même temps de carte d'électeurs. Et des organisations de la société civile tout comme des spécialistes en numérisation seraient déjà entrés en contact aussi bien avec l'ancien régime, les différentes parties prenantes des élections que des autorités de la transition pour leur exposer la faisabilité. C'est pour cela qu'il devient de plus en plus difficile d'admettre que des questions de moyen ou de délai soient toujours servies pour justifier le report des Burkinabè de la diaspora à 2020.
Par ailleurs en ce qui concerne une prétendue atteinte à la sécurité nationale comme évoquée par certains hommes politiques il faudrait noter que le report du vote ne nous met pas entièrement à l'abri de cette éventualité. Il faudrait pour cela que d'autres dispositions soient envisagées.
Au lieu donc de dépenser des sommes colossales pour l'établissement des cartes d'électeurs biométriques ou encore des cartes consulaires et de perdre du temps à cet effet, les autorités de la transition et surtout les membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) gagneraient à mettre en avant les intérêts de la nation en faisant de la Carte nationale d'identité burkinabè (biométrique) la seule pièce valable pour les différentes échéances électorales.
B. Ousmane PARE
Lefaso.net
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