« A l'étape actuelle, on est devenu de grands mathématiciens » dixit Nikièma Joachin, DCPM du ministère des sports et des loisirs.

Publié le jeudi 22 janvier 2015

« Découragement n'est pas burkinabè » ! Cet optimisme, des burkinabè ne le partagent presque plus depuis l'entrée méconnaissable des poulains de Paul Put au grand rendez- vous du football africain. Les supporters attendent une confirmation des Vice- champions de la CAN 2013. Monsieur Joachin Nikièma aussi. Il est le Directeur de la communication et de la presse ministérielle (DCPM) du Ministère des sports et loisirs. Nous l'avons rencontré ce jeudi 22 janvier 2015, au lendemain du match nul des Etalons face au Nzalang Nacional de la Guinée équatoriale. Entre espoir et réalisme, il nous livre ses impressions sur la situation du 11 national. Lisez !




Quels sont vos sentiments après le match nul des Etalons contre les Equato- guinéens ?


J'ai des sentiments très mitigés parce que si je dis que je suis déçu, je tombe dans les mêmes appréciations que certains de nos compatriotes qui, peut-être, ont eu la même appréciation que moi. On attendait vraiment les étalons hier. C'est vrai qu'au premier match contre les Gabonais, nous avons vu des Etalons très conquérants mais malchanceux parce que le nombre d'occasions qu'ils ont trouvé était énorme. Dans une certaine mesure, on aurait dû avoir le gain du match même si les Gabonais avaient quand même marqué deux buts. Malheureusement ce ne fut pas le cas. Mais on a senti des étalons beaucoup plus en jambes que ceux qu'on a vus contre la Guinée équatoriale.


Selon vous qu'est-ce qui n'a vraiment pas marché ?


Je ne suis pas un technicien du foot, je suis plutôt des médias. Il serait prétentieux pour moi de juger les systèmes de jeu, le classement de l'entraineur, etc. Même quand celui-ci fait son classement, c'est en fonction de données que nous, qui sommes en dehors du terrain, n'avons pas. Il faut souvent être à sa place pour comprendre que quelques fois, il y a des contraintes. Ce qui n'a pas marché, c'est comme la première sortie. On s'en serait sortis si les tirs où Alain Traoré a trouvé le poteau étaient arrivés au fond des filets. Le problème, c'est qu'on ne sait pas ce qui se passe au niveau des étalons. On sentait avec eux, un jeu très fluide, très posé qui aboutissait à des buts. Mais à l'heure actuelle on sent une attaque qui tourne autour d'une défense, qui tire de loin ; qui ne combine plus pour aller de l'avant, qui hésite quand il faut tirer en faisant des passes. Franchement, je ne comprends pas. On est inquiet pour la suite. A l'étape actuelle, on est devenu de grands mathématiciens, on calcule avec des Si. C'est assez difficile !


Y a-t-il de l'espoir ?


Je croise les doigts. Je prie beaucoup pour cela. Comme il s'agit du football, c'est en fonction de ce que nous voyons que nous croyons. Je pense que les Etalons doivent se surpasser face aux congolais qui ne sont pas faciles à manœuvrer. Mais le football reste le football. Les Congolais ne sont pas venus à bout des guinéens qui ont fait match nul avec nous ; les Gabonais ont disposé de notre équipe par 2 buts à 0. Et les Congolais ont battu les Gabonais. Rien n'est mathématique. Quand on se rend compte que sur deux matchs on n'a pas marqué le moindre but, ça ne sera pas simple. Mais espérons qu'ils ouvrent le compteur- buts et pourquoi ne pas faire 7 à 1 comme l'Allemagne l'a fait contre le Brésil (Rires). Ça suffirait pour notre bonheur !


Après le match nul des Etalons, des internautes ont vite qualifié le 11 national, « d'équipe de la transition ». Que répondez-vous à cela ?


C'est un peu trop tôt de juger la transition parce qu'elle a une période qu'elle n'a pas encore épuisée. Et il n'y a pas lieu de faire un parallèle avec les Etalons tout simplement parce que c'est une équipe qui a été construite depuis 2006 pratiquement. C'est vrai qu'à l'intérieur, on peut trouver que certains joueurs sont peut- être en fin de carrière, mais c'est juste une mauvaise période que traverse le groupe. Sinon, c'est une très belle équipe que nous avons. Il ne s'agit pas seulement d'être bons. Quelques fois vous vous présentez à certaines compétitions et plus rien ne marche pour vous. Rappelez- vous la coupe du monde 2014 avec la déconvenue de certaines équipes qu'on disait intouchables. L'Espagne, qui était sur le podium pendant près de deux ans sur le classement Fifa, est pratiquement tombée de son piédestal. Cela peut arriver à n'importe qu'elle équipe. Il y a des moments où on fait des miracles. En 2013, on n'attendait pas les Etalons et cette année, on les attendait car on voulait qu'ils confirment. Ça arrive ! L'Egypte a gagné la CAN trois fois de suite mais de nos jours l'Egypte n'arrive plus à se qualifier. C'est ce qui rend le football intéressant parce que s'il y avait déjà une hiérarchie déjà établie, ça ne servirait à rien d'aller jouer. C'est dans l'incertitude que l'on attend le dénouement avec plaisir.


Propos recueillis par Herman Frédéric Bassolé et Bonaventure Paré

Lefasonet





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