Budget de l'Etat 2015 : le FMI et le gouvernement de la transition en parlent
Le Fonds monétaire international (FMI) manifeste davantage sa présence aux côtés des autorités de la transition. En effet, une équipe de l'institution de Breton Wood conduite par Laure Redifer, a séjourné du 13 au 19 décembre 2014 au Burkina Faso. Objectifs : discuter du projet de budget 2015 et déterminer la position du gouvernement de transition en termes d'engagement programmatique futur avec le FMI. Ils ont fait le point de leur mission, ce vendredi 19 décembre 2014, au cours d'une rencontre avec la presse.
L'économie du Burkina ne se porte pas très bien. Avec une prévision de croissance qui oscillait entre 6 et 7%, le Burkina enregistrera finalement une croissance de 5% en 2014 et aussi en 2015. C'est en substance la conclusion de la visite de la mission du FMI dans notre pays.
Pour les experts, les évènements du 30 et 31 octobre derniers ayant conduit à la démission de l'ancien président Blaise Compaoré, ont eu un effet vraiment marginal dans cette baisse. « L'économie du Burkina est essentiellement approvisionnée par le coton et le secteur minier. Avec la baisse du cours de l'or et du coton sur le marché extérieur, il va de soi que la croissance régresse », a expliqué Laure REdifer, directrice adjointe du FMI pour l'Afrique. L'épidémie à virus Ebola qui sévit dans la sous-région a également eu des répercussions sur l'économie burkinabè. Selon le Ministre de l'Economie et des finances, Jean Gustave Sanon, il faut ajouter à ces raisons, la crise socio-politique qui a perduré avant l'insurrection populaire. « Dans un climat incertain, les investisseurs ne vont pas mettre leur argent. Et cela est normal puisqu'ils ne sont pas sûrs de le récupérer après », a-t-il expliqué.
Apporter des aides supplémentaires au Burkina
L'année 2015 sera cruciale pour le Burkina Faso. Le pays devra organiser des élections présidentielle et législatives. Ce qui nécessite des financements conséquents. Pour cela, les experts ont appelé les autorités à élaborer un budget réaliste qui serait entièrement financé. Ainsi « un accord a été achevé sur une enveloppe de ressources qui tient compte des estimations de l'appui budgétaire supplémentaire déjà en cours de discussion par les partenaires au développement, de nouvelles mesures visant à améliorer l'administration des recettes, et des perspectives améliorées pour le financement intérieur », a indiqué Laure Redifer. A l'image du FMI, les partenaires du Burkina ont manifesté, selon le chef de la mission, leur désir d'apporter des suppléments de financements afin de permettre au pays d'organiser son futur.
Le prix des hydrocarbures est en études
L'actualité nationale a été marquée ces derniers jours par une demande de baisse des prix des hydrocarbures soumise par les syndicats. Se prononçant sur la question, le Ministre Sanon a aussi demandé que les syndicats patientent encore un peu car des études sont en cours pour déterminer les modalités de baisse de ces prix. « Pour une telle décision, plusieurs structures sont impliquées. Nous sommes donc en train d'étudier les conditions dans lesquelles on pourra baisser le coup des hydrocarbures », a rassuré Jean Gustave Sanon.
« Je ne peux pas affirmer que de l'argent a été emporté par l'ancien régime »
Des rumeurs faisant état de détournement de fonds ou de vol d'argent par les barons de l'ancien régime dans leur fuite ont circulé ces derniers sur les réseaux sociaux et ont même été reprises par certains médias. Même l'ancien président en a eu pour son grade. Il est accusé par des médias d'avoir emporté avec lui en Côte d'Ivoire une somme de 42 milliards de francs CFA. Mais pour le Ministre de l'Economie et des finances, rien de tout cela n'est vérifié. « Pour voir clair dans l'état des finances, le gouvernement a instruit les services de contrôle de l'Etat, notamment l'ASCE et la cour des comptes, de faire un audit de tous les ministères. Aucun ne sera épargné. Mais ceux-là où il n'y a pas de rumeurs. Les conclusions de ces audits sont attendues en fin février. A l'issue de cela, je pourrai vous dire s'il y a eu oui ou non des détournements », a expliqué M. Sanon.
Jacques Théodore Balima
Lefaso.net
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