Mise en place des organes de la transition : La désignation des représentants fait des gorges chaudes

Publié le jeudi 20 novembre 2014

Dans le cadre du processus de mise en place des organes qui doivent, au premier chef, conduire la période transitoire de 12 mois, les différentes composantes des forces vives de la Nation sont appelées à se désigner leurs représentants. C'est du moins le cas en ce qui concerne le Conseil national de transition (CNT). Mais ça coince par endroits.




Après la prestation de serment du président de la transition et la nomination du Premier ministre, le processus de mise en place effective des organes, notamment le CNT, devrait aller comme sur des roulettes. Mais la ‘'réalité du terrain'' révèle des difficultés tenant surtout à la désignation des personnalités devant représenter les différentes composantes des forces vives de la Nation. En effet, aux termes de l'article 12 de la charte de la transition, le CNT devra être composé de 30 représentants des partis politiques affiliés à l'ex-CFOP, de 25 représentants des organisations de la société civile, de 25 représentants des forces de défense et de sécurité, et de 10 représentants des autres partis politiques. Du côté de ces deux dernières composantes, si aucun bruit ne se fait entendre, l'on sait tout de même que les ex-groupes parlementaires CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès), ADF/RDA (Alliance pour la démocratie et la fédération/ Rassemblement démocratique africain) et CFR (Convention des forces républicaines) qui constituent la crème de l'ex-majorité, seront bel et bien représentés au sein de cette institution législative de la transition.


Du côté de l'ex-opposition politique, la répartition de ces postes de représentants fait l'objet de ‘'chaudes rencontres''. En effet, dans la perspective de convenir de la clef de cette répartition, une commission a été mise à la tâche. De son labo, cette commission a fait sortir trois propositions. La première, consisterait à reconduire prioritairement les 28 ex-députés de l'opposition en signe, confie un président de parti d'opposition, de reconnaissance à ceux-ci pour avoir tenu tête à l'ex-majorité dans sa démarche de modification de l'article 37 de la Constitution. Une deuxième proposition se rapporte à l'affectation d'un siège à chacun des partis affiliés à l'ex-CFOP. Et une troisième, voudrait que la répartition se fasse selon un quota fixé en fonction de la taille des partis. Il est évident qu'avec l'application des première et troisièmes proposition, beaucoup de partis n'auront pas de représentants au sein du CNT.


Le GDR et l'UFP, les partis malheureux de l'ex-CFOP


Avec la première proposition en effet, les 19 anciens députés de l'UPC (Union pour le progrès et le changement) devraient regagner l'hémicycle. Les 9 députés de divers autres partis réunis au sein du groupe parlementaire ADJ (Alternance-Démocratie-Justice) en feraient autant. Il ne resterait que deux postes de représentants pour le grand groupe de partis d'opposition n'ayant pas eu de députés au sein de législature écourtée. Cette proposition, il semble que le président de l'UPC, Zéphirin Diabré, a tenté d'imposer son application. « Faux » ; dément Adama Kanazoé, président de l'Alliance des jeunes pour l'indépendance et la République (AJIR), un parti affilié à l'ex-CFOP. A l'en croire, les trois propositions ont été soumises au vote. Un vote qui a permis de retenir la deuxième proposition. Mais là également, la solution n'est pas toute trouvée. L'ex-CFOP compte en effet, 32 partis politiques en son sein. Du coup, deux partis sont à écarter. Et ces deux partis sont finalement, le GDR (Groupe des démocrates révolutionnaires) et l'UFP (Union des forces progressistes). Telle est l'issue finale dégagée, et rendue publique ce jeudi 20 novembre 2014. Il revient maintenant à chacun des 30 heureux partis de désigner son représentant. C'est là encore une cuisine interne dont la facilité n'est pas de l'ordre de l'évidence au niveau de tous ces partis. Déjà, l'on sait que l'UPC sera représenté au sein de ce CNT par l'ex-député Louis Armand Ouali.


Une répartition sur fond d'égoïsme infondé


Quant au caucus des OSC, ‘'ce n'est pas simple'' ; c'est même très compliqué : clef de répartition définie par un comité, mais rejetée en plénière sur fond de velléités de priorisation affichées par certaines d'entre elles. ‘'Il y a des OSC qui disent que c'est surtout grâce à elles que la révolution est intervenue ; et qu'en conséquence, elles doivent bénéficier de plus de sièges que d'autres'', confie un membre d'OSC. Au sein des OSC, l'on se retrouve donc dans une ‘'messe'' de répartition sur fond d'égoïsme infondé.


Toute chose qui a donné lieu à moult tractations et à menace – émanant du PM - d'annulation de la liste des OSC. Une autre rencontre annoncée à propos pour ce soir 20 novembre, n'a pu se tenir. Elles ont encore quelques heures devant elles. Peut-être que la rencontre prévue pour la matinée du vendredi 21 novembre sera finalement l'occasion de sortir une liste consensuelle qui devra parvenir au Premier ministère avant 12 heures du même jour, 21 novembre 2014.


Le gouvernement, encore quelques heures


Pendant qu'au sein de l'ex-CFOP l'on convenait d'une solution, et qu'au niveau des OSC les tractations de positionnement montaient en allure, les concertations relatives à la constitution du gouvernement, avaient cours. Ces concertations, conduites par le Premier ministre Yacouba Zida, n'ont pas permis de boucler la composition du gouvernement ce jeudi 20 novembre, comme initialement annoncé. ‘'Le gouvernement, ce sera pour demain'', nous a confié au téléphone, un leader de l'opposition. Sans doute que cela interviendra avant la cérémonie de passation de charges entre le Lt-col Yacouba Zida, chef de l'Etat de la période pré-transitoire et le chef de l'Etat de la transition Michel Kafando ; une cérémonie prévue pour 17 heures, ce vendredi 21 novembre 2014.


Fulbert Paré

Lefaso.net





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