Pages

lundi 21 décembre 2015

Publication livresque : Sosthène Seflimi dans la bouse du football béninois

Le monde de la Presse béninoise vient de s’enrichir d’un nouvel ouvrage. Notre confrère Sosthène Sèflimi qui en est l’auteur est descendu dans les senteurs du football béninois.

« Crise à la Fédération Béninoise de Football, un feuilleton à ne pas rediffuser-Saison1 ». C’est le titre de l’ouvrage que notre confrère Sosthène Sèflimi a voulu mettre à la disposition de ses compatriotes en cette période où l’avenir du sport roi se dessine encore au Bénin en pointillés. Ce chef d’œuvre se présente comme le scenario d’un film dramatique à rebondissements. Pour un premier jet que l’auteur qualifie de « Saison 1 », il est présenté en 15 épisodes comiques ou tristes, selon la perception du « cinéphile-lecteur » de la chose footballistique au Bénin (voir encadré).

« Crise à la Fédération Béninoise de Football, un feuilleton à ne pas rediffuser-Saison1 » : c’est aussi la descente d’un homme averti dans labyrinthe nauséabond d’un football malmené au rythme des intérêts antagonistes et parfois opportunistes des ses différents acteurs que sont les membres du Comité exécutif de la FBF, les responsables de clubs, les Ministres des sports qui se sont succédés, la FIFA, les Tribunaux de Cotonou et de Porto-Novo, la Cour constitutionnelle, le Tribunal arbitral du sport, la Cour Suprême, le Président Boni Yayi .

Et déjà dans son avant-propos de 2.677 mots, le confrère part du premier match de la Sélection nationale de football du Dahomey disputé contre le Nigéria le 08 novembre 1959, passe par la mise en place des équipes provinciales de football par le gouvernement révolutionnaire en 1977, et atterrit sur la participation du Bénin aux phases finales de la CAN en 2004, 2008 et 2010, symboles des milliards de francs CFA consacrés à la Sélection nationale de football par les gouvernements béninois successifs… Dès lors, même le profane est suffisamment édifié sur le festin organisé autour de cette vache à lait, pourtant mal en point et qui continue d’implorer pitié.

 Des témoignages parlants

 Au fil des épisodes, Sosthène Sèflimi fait un récit chronologique de la crise qui a secoué la Fédération béninoise de football du 20 décembre 2010 au 24 décembre 2012. Avec des documents d’archives à l’appui. On y retrouve toutes les correspondances envoyées par la Fifa, les décisions de justice des Tribunaux de Cotonou et de Porto-Novo, de la Cour constitutionnelle et de la Cour suprême, de même que tous les échanges épistolaires entre les différents ministres ayant gérer la crise et les parties en conflits.

Ecrit sous la forme d’une chronique, ce livre permet de remonter les deux premières années de la dernière crise, de décrire le mode de gestion du football béninois, et surtout d’avoir « une meilleure traçabilité des mouvements plutôt transhumants des différents acteurs ». La plupart des acteurs ont été approchés, avec beaucoup de témoignages directs ou indirects. Notamment ceux de Christelle Houndonougbo, alors Conseiller technique aux sports, Didier Aplogan, alors Ministre des sports, Quentin Didavi qui avait été nommé Directeur exécutif de la Fbf en remplacement de Bernard Hounnouvi, Imorou Bouraïma et Magloire Oké, alors responsables de club, proches de Sébastien Ajavon… Moucharafou Anjorin etc. Sans oublier des discussions informelles ou des interviews recueillis par l’auteur dans l’exercice de ses fonctions de journaliste.

A l’en croire, d’autres saisons vont suivre très prochainement. L’acte 2 serait déjà prêt et ne saurait attendre encore longtemps. Ce qui est certain, le lancement de l’ouvrage (Saison 1) est prévu pour la semaine prochaine à Cotonou. Et le moment est bien choisi. Car, les élections présidentielles étant proches, cet ouvrage pourrait pousser les différents candidats à faire une part belle au football en particulier, et au sport en général dans leurs projets de sociétés.

Un extrait de la publication

…Victorien Attolou, a pris la parole le premier pour résumer le mémorandum qui explique de long en large les différents reproches qui sont faits à Moucharafou Anjorin quant à sa gestion des affaires de la FBF. Il a illustré ses affirmations par les cas de soupçons de détournement de fonds relatifs aux «contrats Mtn et Jago», les frais de billet d’avion non remboursés et autres. Il a ensuite exposé le processus qui est en cours pour mettre en place un nouveau comité exécutif au cours d’une Assemblée générale prévue pour le 4 février 2011. A la fin de son exposé, Mohamed Iya, visiblement, semble ne pas en croire ses oreilles. Cependant, il a demandé aux démissionnaires s’il est possible que ceux-ci reviennent sur leur décision et acceptent travailler à nouveau avec Anjorin.

Après ce questionnement, Sébastien Ajavon n’a pu se contenir et laisse éclater sa colère : «Vous n’allez quand même pas nous obliger à travailler avec un bandit! Nous avons une personnalité et ce serait malvenu de travailler avec quelqu’un qui a la justice à ses trousses. Je vous le dis franchement, ces textes (statuts adoptés le 23 novembre 2010) ne souffrent d’aucune ambigüité. Soit vous acceptez de dire le droit, soit vous continuez de le supporter mais nous, on n’arrête pas le processus…». Primo Corvaro lui répond alors que «…La FIFA ne reconnaitra pas les élections…».

«…Ce sont les textes qui l’exigent», réplique Sébastien Ajavon qui poursuit : «…Si vous êtes venus avec vos préjugés, on ne peut pas continuer car, Anjorin dit que la FIFA fera ce qu’il aura décidé et qu’il a la CAF et la FIFA dans sa poche. Et, je constate avec amertume que vous lui donnez raison. Dans ce cas, votre arrivée n’a plus sa raison d’être. On ira jusqu’au bout !». Par la suite, le juriste Prosper Abéga tente d’expliquer les insuffisances des statuts du 23 novembre 2010…

 Pascal Hounkpatin


via La Presse du Jour http://ift.tt/22lKI8Q