Pour Etienne Traoré, l’argument du djihadisme ne saurait justifier toute prolongation de la transition au Burkina. Il l’explique dans cette opinion.
Depuis l’attaque terroriste contre Samorogouan, soldé par d’autres martyrs gendarmes et civils, des voix se lèvent pour demander la prolongation de la Transition. Mes amis, ces voix ont tort et sont même dangereuses pour quelques raisons suivantes :
– les traîtres et djihadistes veulent empêcher la tenue de nos élections avec l’aval de Blaise Compaoré, de son ami et de sa fraternité secrète par esprit de vengeance et d’espoir de retour aux affaires qu’il n’a pas abandonné, malgré toutes les évidences contraires. Retour impossible.
– des bénéficiaires divers de la Transition ont peur de perdre, sans oser le dire ouvertement, leurs avantages auxquels ils tiennent. Suivez mon regard!!! Je regrette sincèrement le déficit de patriotisme de certains d’entre eux, au regard de l’insurrection patriotique des 30 et 31 Octobre 2014.
– peut-être d’autres putschistes qui pourraient exploiter une prolongation non prévue, du tout, par la Charte de la Transition. Ces gens pourraient exploiter le drame de Samorogouan à cet effet.
– j’ajoute que le Niger et le Mali n’ont pas attendu la fin du djihadisme pour organiser leurs élections. S’ils l’avaient fait, elles n’auraient jamais eu lieu. Tirons-en leçon.
S’il vous plaît.
Mes amis internautes,
Je vous supplie d’être extrêmement vigilants face à de tels propos qui pourraient nous faire réviser la Transition d’événements en événements, nous rabaissant au niveau centrafricain.
Je félicite à l’occasion les principaux partis de notre pays de s’opposer à toute prolongation de la Transition (UNIR/PS, UPC, MPP..).
Je félicite les principaux bailleurs de fonds de s’opposer à toute prolongation de la Transition. Je félicite la CENI dont je suis fier comme de nombreux compatriotes, pour sa disponibilité à organiser les élections en Novembre 2015.
Je rappelle que la prolongation de la Transition, insuffisamment justifiée pour des raisons de sécurité, n’a pas été justifiée par les forces de défense et de sécurité elles-mêmes.
Au contraire.
Je rappelle enfin que nous devrions tous considérer l’état de décroissance économique continue de notre pays lié à l’état de Transition, c’est à dire de provisoire (sinon de précaire) de notre pays: les gros importateurs stockent leurs marchandises à différents ports environnants, les principaux investisseurs attendent la fin de la Transition pour revenir etc.
De grâce alors, je demande à mes compatriotes de ne pas faire les jeux de nos ennemis ou de leurs intérêts personnels, pour sauver le Burkina Faso.
Allons aux élections maintenant est la meilleure chance de sortie de crise. Je prie l’esprit saint pour qu’il en inspire tous nos compatriotes de bonne foi. Seule cette bonne foi permettra à Dieu le Tout puissant de continuer à bénir et protéger notre pays.
Etienne Traoré,Universitaire. Ouagadougou, le 11 Octobre 2015.
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