Charte de la transition : A quand la fin du jeu de ping-pong ?
L'élaboration de la charte devant régir la transition politique fait encore l'objet de rencontres de part et d'autre. En tout cas, une autre est prévue pour ce jeudi après-midi. Elle aurait pu être effective hier soir, 12 novembre 2014. Mais la commission chargée d'examiner et d'aplanir les divergences entre propositions des différentes composantes, n'était pas prête. C'est du moins, ce qu'on a appris sur place, en présence des chefs de partis politiques d'opposition, de leaders de la société, et de représentants des autorités coutumières et religieuses.
Accostés au moment où ils s'apprêtaient à rebrousser chemin, Zéphirin Diabré et Roch Marc Christian Kaboré, présidents respectivement de l'UPC (Union pour le progrès et le changement) par ailleurs Chef de file de l'opposition politique, et du MPP (Mouvement du peuple pour le progrès), n'ont pas voulu être prolixes sur les propositions discordantes. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les concertations se mènent en commission entre des représentants de l'Armée et ceux du trio (opposition politique- société civile-autorités coutumières et religieuses).
Dans les coulisses, on apprend que la délégation a opté de se référer à sa hiérarchie afin de pouvoir trancher sur les propositions mises à la table des discussions. Ce qui, de l'avis de Zéphirin Diabré, est « normal ». Et d'ajouter, « C'est un jeu de ping-pong qui est inévitable, si nous voulons un travail qui est bien fait ».
Ces nouvelles propositions sources de retardement quant à l'adoption de la charte, semble-t-il, se rapportent entre autres, à l'Assemblée nationale de transition. Mais, à en croire Roch Marc Christian Kaboré, « Il n'y a pas une contradiction majeure ». Néanmoins, la suppression de cette Assemblée a été demandée par l'Armée. C'est en tout cas, ce qu'a laissé entendre le président du MPP qui a confié en réponse, « Nous avons dit simplement, en ce qui nous concerne, que l'on puisse transformer le Conseil national de transition en une sorte d'assemblée délibérative, c'est-à-dire une sorte de parlement qui va aider le chef de l'Etat à adopter les textes de loi, au lieu que soit seulement par ordonnances ».
« Nous avons aussi fait des propositions d'amendement sur le nombre de personnes qui vont participer soit à ce conseil, soit à la structure de désignation », a-t-il poursuivi. Et en réponse aux velléités de l'Armée de désigner le président de cet organe, confie M. Kaboré, « Nous avons dit que le président du Conseil national de transition doit être élu. Dans nos propositions, nous avons demandé que ce ne soit pas l'Armée qui le désigne. Nous avons souhaité suivre les principes démocratiques en faisant en sorte que ce soient les membres du CNT qui élisent leur président ».
Tous ces va-et-vient dans l'élaboration de la charte définitive, visent, foi de Zéphirin Diabré, à améliorer la situation, et à faire en sorte que la transition puisse se dérouler de manière consensuelle. En tout cas, la plénière de cet après-midi devra marquer, espère-t-on, une avancée décisive, en l'occurrence l'adoption définitive de la charte qui doit régir la transition politique de 12 mois.
Fulbert Paré
Lefaso.net
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